L’occasion était trop belle pour que le Front National, à l’affût de tout ce qui peut le faire prospérer, ne s’y engouffre pas. Les agressions sexuelles de la Saint Sylvestre à Cologne lui ont, paradoxalement donné du grain à moudre. Surfant sur l’émotion unanimement suscitée, tout l’encadrement frontiste s’est répandu en déclarations indignées sur son compte twitter. « Soutien aux femmes victimes de cette horreur », de Florian Phillipot en particulier.
Jeudi dans une tribune publiée par le quotidien « L’Opinion », c’est Marine Le Pen qui y est allé d’un couplet contre « les exactions auxquelles se sont livrés des migrants… Que ces hommes soient, de par leur situation de migrants, leurs conditions de vie dans leur pays d’origine, ou encore leurs dogmes religieux, soumis à une frustration sexuelle particulière ne m’intéresse aucunement ; j’ai bien d’autre chose à faire que de trouver une quelconque excuse à ces mâles déchaînés… En revanche qu’ils méprisent ouvertement les droits des femmes me préoccupe grandement… J’ai peur que la crise migratoire signe le début de la fin des droits des femmes… Je ne crois pas une seconde en l’UE pour inverser la tendance ». Et pour faire bonne mesure la patronne du Front National se présente comme « une femme française libre qui a pu jouir toute sa vie durant des libertés très chères, acquises de haute lutte par nos mères et nos grands -mères ».
Les féministes ont failli s’en étrangler !
Des propos de Marine Le Pen avec dans son sillage Marion Maréchal-Le Pen qui voulait supprimer les subventions du Planning Familial si elle remportait la région Paca mais qui a posté : « Nous sommes face à un phénomène d’émeutes sexuelles de masse dans plusieurs pays européens », les féministes estampillées ont failli s’en étrangler. « Nous n’avons jamais vu l’extrême droite se préoccuper des violences faites aux femmes, sauf quand ces violences sont le fait de migrants ou d’immigrés », a répliqué le Collectif national pour les droits des femmes tout en rappelant « sa solidarité avec les victimes » mais que « l’indignation ne doit pas être sélective, car le féminisme ne peut être à géométrie variable » .
Claire Serre-Combe, porte-parole d’Osez le Féminisme s’est écrié, pour sa part : « c’est de la récupération à des fins politiques racistes et xénophobes. Instrumentaliser ces crimes, laisser à penser que la violence machiste est un fait étranger à nos sociétés, qu’il suffirait de fermer nos frontières pour nous en prémunir, c’est occulter la réalité du quotidien des femmes ».
Pratiquement tous les partis d’extrême droite européens tel Pediga en Allemagne, se sont engouffrés dans le boulevard ouvert devant eux. En se proclamant féministe le Front national qui n’a jamais eu d’atomes crochus avec le féminisme cherche à se rapprocher de l’électorat féminin qui continue à émettre de fortes réserves à son encontre.
Françoise Cariès.