Barbara Hendricks est une diva multicartes. Interprète admirée et admirable des plus grands opéras qu’elle a chantés sur les plus célèbres scènes de la planète –de San Francisco à Covent garden, du Métropolitan de New York à la Scala de Milan- Barbra Hendricks est aussi à l’aise dans sa voix somptueuse et dans sa robe noire sur des récitals de jazz, blues et gospel, entourée de ses deux complices, un pianiste et un guitariste.

Barbara Hendricks lors du récital de signatures.
En début de récital, un dialogue cordes vocales, cordes instrumentales, a fait vibrer le duo et par conséquent le public. 900 personnes religieusement installées dans l’écrin à la fois suranné et parfaitement adapté à un récital, de la salle des fêtes de Montargis, un vrai chaudron en cette soirée hors norme. La capitale du gâtinais accueillait jeudi soir le clou du Festival de Sully qui a sillonné le Loiret (16 concerts dans huit villes) et qui s’est terminé dimanche en l’église Saint-Germain de Sully par les musiciens des concerts Lamoureux, avec la soprano Sumi Hwang et le ténor Alvaro Zambrano.
Sans oublier en ouverture et à la fin du spectacle, les couplets humanitaires –y compris l’article 1 de la déclaration des droits de l’homme– Barbara Hendriks a retrouvé ses racines, celles qui la fit débuter dans l’église de son père, pasteur dans l’Arkansas où elle interprétait des négros spirituals. Avec ce programme (Blues everywhere I go) Barbara Hendricks nous a fait voyager à bord de mélopées parfois déchirantes servies par sa voix d’une incroyable densité, dans les plantations de coton du Mississippi et au fil du combat pour l’abolition de l’esclavage. Malgré plusieurs rappels, le récital fut au final assez court, mais après avoir reçu un énorme bouquet à la hauteur de sa notoriété des mains du maire de la cité Jean-Pierre Door, Barbara Hendricks s’est rattrapée avec une longue séance de signatures.
Ch.B