Le 39 ème Printemps est fini, vive le quarantième plus rugissant. Pas de quoi se rouler par terre. Bon d’accord, on a rempli les salles à 92% et on a atteint à 10000 près le nombre de festivaliers que l’an passé (64 550), mais on gardera le souvenir d’un Printemps moyen.
D’abord en raison de ses dates. Commencer par un week end et finir sur un mercredi c’est commercialement suicidaire. Dès le lundi, les étudiants étaient partis à leurs chères études (voir la Trouée Verte vidée de ses tentes).
Ensuite, parce que avant les fins d’après midi, on n’avait rien à se mettre sous l’oreille. France Inter s’est d‘ailleurs barrée dès le dimanche.
Le dernier soir était consacré aux Queens & Christine, Au W. En apéritif Isaac Delusion a provoqué plutôt la désillusion. « Une musique qui s’écoute, un jeu lumineux pas très au point, pas d’ambiance, le tout un peu froid » pour Régis qui tait venu de Lyon exprès.
Beaucoup plus séduit en revanche par Izia (lire encadré) qui a « bien déchiré, s’est donnée » alors qu’elle avait trouvé à son entrée « un public ressemblant à un reptile au sang froid »… Qu’elle s’est mise en demeure de réchauffer.
Le jeu de lumière, un peu radin au début avec Isaac, n’a cessé de s’améliorer, notamment avec The Do qui ont offert un bon spectacle. Et vint Christine et ses Queens…Le problème au W c’est qu’il ne faut pas être sur les gradins du fond. Christine c’est une gestuelle de danseuse. Alors, c’est bien beau d’être 6000, mais si c’est pour être dans des conditions inconfortables ça gâche le plaisir.
Régis est resté un peu sur sa faim. Le son était moyen, le visuel décevant car trop éloigné.
Les coupures ont également déçu Régis qui a trouvé que ça cassait l’ambiance.
A part ça une Fleur (il y a des Pellerin qu’on préfère appeler par leur prénom) est passée sans rencontrer dans les allées d’homme nu jusqu’à l’expo consacrée à Gréco (Bof !). Elle a fait la bise à Colling qui était moins fâché(comme quoi il préfère le Fleur aux arbres) avant d’aller voir Christine.
L’année prochaine le Printemps se déroulera du mardi 12 au dimanche 17 avril. On reviendra aux normes qui étaient en cours.
Patrick Martinat
Izia, une fille du Printemps
Izia assure qu’il y a 9 ans, elle est née au printemps. Elle a décidé d’arrêter l’école, a 15 ans, pour continuer à chanter. Elle est toujours là.
C’est donc avec plaisir, conviction et enthousiasme qu’elle retrouve “son public”, qui a grandi, comme elle. En pleine mutation, passant d’un rock rageur et énervé à une électro pop laissant plus de place à la voix -et à ses textes-, elle débute son concert avec l’énergie qu’on lui connaît, sur des morceaux rock, en français. Parcourant la grande scène du W, Izia, look chic, se dépense sans compter. Elle occupe et parcourt la scène pour s’emplir de l’amour d’un public partant, mais assez sage, même si devant, ses fans bougent à l’unisson. Dérouté le public du W, en attente de Christine and the Queens ou encore de The Do, un peu fatigué par 5 jours de festival ? Izia a terminé son concert comme elle a commencé, soutenue par ses très bons musiciens.
Philippe Cluzel