“Carmen” et les vendeurs de pizza

Précision
Commentaire  : Attention ! Ce n’est absolument pas un communiqué du CUIP. Mais le texte d’un de ses membres dans la liste interne. Le CUIP n’a jamais rédigé de texte ni même pris de position quant à ce sujet.”

Un courrier circule à propos du spectacle “Carmen” présenté au Zénith d’Orléans les 20, 21 et 22 mars prochain:

“Voici ci-dessous, un lien vers la pétition contre le bénévolat du chœur de la Philharmonie de Paris notamment…
Aujourd’hui, cette pétition fait écho à quelque chose de grave qui se passe à Orléans… Le Carmen au Zénith, qui va employer des dizaines de musiciens, chorégraphes, chanteurs solistes, etc…. Les concerts seront payants, la place est à 16 euros minimum et jusqu’à plus de 60 euros… 
Le concept c’est “La fabrique Opéra”. L’idée est bonne, populariser l’Opéra auprès des classes populaires. Jusque là tout va bien…
Mais sur le fond chaque choriste de l’opéra qui participe au projet (professionnel rappelons-le), a payé 60 euros de sa poche à l’association qui organise le projet pour pouvoir chanter…pire que du bénévolat !! On pourra toujours dire que c’est comme une formation pour eux, que c’est une “chance” de jouer au Zénith, on aura raison de s’indigner et de rappeler qu’aujourd’hui aussi, à Orléans, certains bars demandent aux musiciens qui veulent jouer chez eux de payer pour avoir “l’honneur” de s’y produire…[voir Magcentre]
Est-ce que tout cela, malgré tout, ne participe-t-il pas à la mort à petit feu de nos métiers, et valide les arguments des plus grands libéraux qui affirment que s’ils veulent gagner de l’argent, les “artistes” (dixit le baron Ernest-Antoine Seillière) n’ont qu’à “vendre des pizzas la journée en plus de leurs concerts” ?..
Non ! Que l’on joue du contrebasson ou du violon, qu’on chante en soliste ou dans un chœur, tout ça dans un projet professionnel (c’est à dire que la plupart des participants sont sous contrats, et qu’il y a une production publique avec billetterie) tout travail mérite salaire, qu’on soit déjà vendeur de pizza ou non à côté…”
 

https://cuip45.wordpress.com/

Pétition : Contre l’emploi abusif de chœurs amateurs au sein des structures professionnelles subventionnées, à commencer par la Philharmonie de Paris

Commentaires

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  1. «Quelque chose de grave qui se passe à Orléans»
    => Diable, ce doit être terrible !

    «Le Carmen au Zenith, qui va employer des dizaines de musiciens, chorégraphes, chanteurs solistes, etc…»
    => C’est plutôt une bonne nouvelle, non ?

    «Chaque choriste de l’opéra qui participe au projet a payé 60 euros de sa poche à l’association qui organise le projet pour pouvoir chanter…»
    => Oui, et alors ? Lorsqu’on s’inscrit à un club de sport, on paie une cotisation, une licence, des frais administratifs qui permettent, entre autres, aux moniteurs sportifs de vivre. Là c’est pareil, la personne qui dirige le choeur a le droit d’être payée. Idem pour le pianiste accompagnateur. Personne n’a été forcé de s’inscrire pour participer à ce projet.

    Quant à l’association qui organise le projet, elle est composée de bénévoles qui ne comptent pas leurs heures pour que, entre autres, des dizaines de musiciens, chorégraphes, chanteurs solistes, puissent être décemment payés. Sans ces bénévoles là, il n’y aurait pas de projet, pas de spectacle, pas de cachets pour les artistes pros.

    On peut polémiquer sur tout, il faudrait juste éviter de se tromper de cible : La Fabrique Opéra Val de Loire, ce n’est pas Endemol…

  2. La position des pétitionnaires n’est pas tenable. Sans la participation gracieuse mais combien engagée des amateurs non rémunérés, il n’y aurait pas de spectacle donc pas de musiciens payés. La diffusion vers un large public ne se ferait pas .C’est vrai pour cette Carmen c’est également vrai pour la Philarmonie de Paris. A se vautrer dans l’idéologie, on détruit ce que l’on veut protéger.

  3. Agiter le spectre de Seillere, et l ombre grandissante certes de l ultra-libéralisme pour pétitionner sur une pratique culturelle …
    N y aurait il pas place pour amateurs et pro?
    Les pros intermittents précaires feront ils interdire ce qui a priori appartient a tous: la culture?
    N y a t il pas la un non sens?

  4. Les choristes du Choeur du Conservatoire pourraient aussi râler d’être non seulement bénévoles, mais en plus de devoir payer pour chanter dans des concerts payants au théâtre ou ailleurs !
    Amateurs, non-professionnels, nous acceptons néanmoins, comme n’importe quel élève, d’avoir à payer des frais de scolarité au Conservatoire pour pouvoir bénéficier des prestations d’une chef de choeur et d’un pianiste accompagnateur professionnels, sans oublier l’usage des locaux.
    Je soutiens pleinement les intermittents du spectacle et défends leur statut, mais je n’ai pas le sentiment de faire une concurrence déloyale à un choeur professionnel régional…qui n’existe pas !
    Allons, en ce moment surtout, la culture a besoin de tout le monde pour continuer d’exister.

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