C’est loin (la Californie), et il y a déjà longtemps (les années 70) mais ça fictionne bien autour de cet espèce de Nestor Burma aux pieds nus (Joaquin Phoenix) qui comme son collègue parisien est toujours un peu trop attiré par les filles et ne comprend pas toujours très bien ce qui lui arrive, nous non plus du reste !
Sur une trame triangulaire entre un privé, une mafia tentaculaire et sans scrupule (évidemment), et un inspecteur de police psycho-maniaque, le film développe un polar au rythme fumeux de la marijuana, où se croisent des bikers néo-nazis, un promoteur maniaco-dépressif, une petite amie pleine de scrupules et un dentiste pédophile, bref, un univers déjanté où les ballots de cocaïne servent de mode de paiement dans une Californie d’avant les nouveaux riches de la silicone valley.
Une vision plutôt inattendue sur la mythologie “flower power”, sans nostalgie mais avec une bande son qui nous rappelle que musique et liberté vont très bien ensemble, et tout ça pour nous raconter une étrange histoire d’amour fou, entre un “Doc” halluciné (le privé) et sa petite amie, avec cette carte postale qui rappelle soudain le souvenir d’une journée de bonheur passée sous la pluie à rechercher de la dope, l’histoire de deux grands enfants perdus dans une époque qui s’évanouit, une histoire simple finalement…
C’est sans doute trop long, certainement déconcertant mais suffisamment fascinant pour en faire un film à part, certains diraient un “film culte”.
Gérard Poitou
“Inherent Vice” un film de Paul Thomas Anderson 2 h 29
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x26wpad_paul-thomas-anderson-s-inherent-vice-official-trailer_shortfilms[/dailymotion]