De mémoire de très vieux journaliste local, il y a bien longtemps qu’il n’y avait eu un tel gag à une inauguration officielle en présence d’un ministre. François Rebsamen, chargé du Travail au sein du gouvernement Valls, présent à Blois vendredi pour inaugurer le démarrage du chantier, déjà bien avancé, du prochain centre de formation des apprentis du bâtiment et des travaux publics qui doit ouvrir ses portes en septembre 2016. 

Le chantier du CFA présenté à François Rebsamen, François Bonneau, Jacqueline Gourault et Marc Gricourt.

Le ministre en a été le témoin direct, en présence de deux sénateurs (Jacqueline Gourault et Jeanny Lorgeoux), d’un député (Denys Robiliard), du président de la Région Centre Val de Loire (François Bonneau), du président de la communauté de communes du Blaisois, Agglopolys (Christophe Degruelle), du conseiller général-maire de Blois (Marc Gricourt) et de bon nombre d’invités…

Ne manquait que Maurice Leroy, président du Conseil général et député qui, retenu par ailleurs, a raté le déroulement visuel puis sonore du gag…dont il fut la vedette à l’insu de son plein gré…

Comme ce futur CFA est placé sous le triple signe du bois, avec des cours dispensés surtout en travail général du bois, en enveloppe énergétique des bâtiments et, enfin, en suivi du patrimoine historique du bâtiment ancien, il avait été décidé que la pose de la première pierre serait remplacée par la pose d’un panneau en  bois relatant l’événement historique. Le concepteur-fournisseur avait livré ladite plaque bien enveloppée avec un cache qu’il avait conseillé d’enlever au dernier moment après vissage symbolique de la dernière des quatre vis tenant l’ensemble.

Et là, un «voile» de stupeur marqua les visages car, si les fonctions du maire de Blois apparaissaient bien, ce n’était pas sous le nom de Marc Gricourt, mais de…Maurice Leroy, ce qu’il fut facile de lire, car gravé dans le bois bien verni, et entendu car l’orateur, dans sa lancée, effectua toute la lecture de la plaque…Sourires et crispations dans la foule un peu frigorifiée qui riait un peu jaune.

Les chantiers clandestins du dimanche

Le ministre du Travail entre préfet et député du Loir-et-Cher.

Mis à part cet incident comique qui permit pendant quelques minutes à Marc Gricourt de se prendre pendant moins de trois mois pour le président du Conseil général, le ministre du Travail, François Rebsamen souligna les attraits de l’apprentissage, voie royale de la formation et de l’éducation pour tous les jeunes, femmes et hommes, qui ont choisi cette filière. Avant d’annoncer un plan d’attaque musclé contre le travail illégal, populairement appelé travail au noir, même si c’est politiquement incorrect, et les emplois délocalisés sans garanties des salaires et des lois appliquées, ici, en France, et non basées sur les règlements et lois des pays d’où arrivent ces travailleurs exploités et presque soumis à l’esclavage.

Denys Robiliard, député de Loir-et-Cher, est notamment chargée de mettre en musique parlementaire cette loi sur la croissance d’activités, qui fait partie du programme Emmanuel Macron, avec institution d’une carte professionnelle dans le secteur du bâtiment et des travaux publics pour commencer, avant de l’étendre à d’autres activités artisanales et annexes. 6.108 cartes de ce type, avec identification possible directe, ont déjà été distribuées en Loir-et-Cher.

Mais, personne n’a évoqué, avec franchise, le vrai problème lié au travail au noir, à savoir l’impossibilité de faire visiter, surtout le week-end, car ce sont les deux jours de plein régime de ces activités illégales, tous les chantiers visibles de l’extérieur. En effet,  les chargés officiels et assermentés de ces contrôles sont en repos dominical, comme la majorité des fonctionnaires français…Tant que cette situation perdurera, le noir aura une voie royale et continuera à permettre le blanchiment de millions d’euros !

Jules Bône.