L'Orléanais Jean Zay va entrer au Panthéon avec trois autres héros de la seconde guerre

jean zay

Jean Zay ne sera plus “l’oublié de la République”.

C’est une demi-surprise: Jean Zay, le député radical d’Orléans, ancien ministre de l’Education nationale et des Beaux arts du Front populaire ne semblait plus dans la course pour l’entrée au Panthéon. Selon le Figaro.fr et RTL, et c’est maintenant confirmé par l’Elysée, quatre héros de la seconde guerre mondiale ont été choisis par François Hollande, Germaine Tillion, Geneviève Anthonioz de Gaulle, Pierre Brossolette et Jean Zay pour prendre pension dans les entrailles du monuments de la rue Soufflot à Paris, aux côté des plus grands noms de notre histoire.

Trois résistants et un ministre, Jean Zay, assassiné par la milice en juin 1944 à Riom où il avait été jeté en prison par Vichy pour avoir rejoint l’Afrique du nord avec 27 autres parlementaires. Le Président de la République devrait annoncer son choix, prévu à l’origine à la fin de l’année 2013, lors d’une visite vendredi au Mont Valérien.

Jean Zay franc-maçon

pantheon2Des lobbies féministes historiens, en faveur notamment d’Olympe de Gouges et de Pierre Brossolette avaient fait des pieds et des mains pour faire gagner leurs “couleurs”. Et ces derniers temps les Orléanais, qui ont défendu depuis des mois la candidature de Jean Zay, Jean-Pierre Sueur, Avelino Valle et les filles de Jean Zay, Hélène et Catherine, l’historien Gérard Boulanger, ne semblaient plus y croire. En plus de l’oeuvre accomplie comme Ministre (dont la création du Festival de Cannes), Jean Zay a  bénéficié aussi de son aura chez les francs-maçons, au sein du Grand Orient dont il fut un des grands maîtres. Il fut initié au sein de la loge Etienne Dolet à Orléans.

Avelina Valle a été à la tête du combat pour le transfert des centres de Jean Zay au Panthéon.

Avelino Valle a été à la tête du combat pour le transfert des cendres de Jean Zay au Panthéon.

Après un long débat tel que la France en a le secret, entre historiens, politiques, intellectuels et un sondage de “Monum” tellement incongru que le résultat n’en n’a jamais été divulgué, François Hollande a donc tranché. Ou plutôt il n’a pas tranché en accordant le séjour éternel des cendres de quatre “grands hommes”, deux femmes et deux hommes, au Panthéon. Mais comme il  reste de la place, personne ne lui en voudra. En tous cas, Jean Zay, “l’oublié de la République” va être -enfin- réhabilité.

CH.B

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Jean Zay, la République assassinée

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Gérard Bloulanger, avocat et historien.

 

Gérard Boulanger des livres ont déjà été consacrés à Jean Zay, qu’y a-t-il de nouveau dans le vôtre ?

–   J’ai pu avoir un accès direct aux archives familiales de ses filles à Orléans, Hélène et Catherine Zay, et j’ai fait une recherche minutieuse dans les archives de la justice militaire au Blanc. J’ai écrit un essai beaucoup plus large que ce qui a été fait jusque là sur les raisons pour lesquelles Jean Zay a été un éternel persécuté de l’extrème droite catholique orélanaise.

La raison pour laquelle il y eu une sorte de voile noir sur la vie de Jean Zay ?

–   Il est certain que  l’acharnement de ses adversaires politiques anti-républicains a occulté complètement la mémoire de Jean Zay. D’autres raisons existent : le fait qu’il ait été condamné par Vichy de manière odieuse, emprisonné, spolié, diffamé,  et pour finir assassiné par la milice, son corps caché on ne l’a retrouvé qu’en 1948, qu’il n’appartenait à aucune famille politique majeure en France après la guerre, qui ne pouvait être considéré comme un déporté, comme un résistant alors qu’il l’a été mais pas dans un groupement ou un réseau, font que sa mémoire a été passée par perte et profit.

Vous estimez que l’extrême droite orléanaise a joué un rôle majeur dans cet occultation mémorielle ?

Les cendres de Jean Zay sont pour l'instant au grand cimetière d'Orléans.

Les cendres de Jean Zay sont pour l’instant au grand cimetière d’Orléans.

–  Du temps où il était d’abord député en 1932, ministre en 1936, parce qu’elle l’a poursuivi d’une haine inextinguible à propos d’un écrit de jeunesse qui n’était pas destiné à être publié, qui lui a été volé et qui s’appelait le drapeau. Il s’agissait d’un pastiche  pacifiste qui a été utilisé par ses adversaires comme si c’était la  preuve qu’il avait écrit un manifeste anti-militariste.

–  Vous réhabilitez la mémoire de Jean Zay mais le couronnement de cette réhabilitation ne consisterait-il pas dans le transfert de ses cendres au Panthéon comme le réclame un comité créé à l’initiative d’Orléanais.

Oui, et en conclusion de cet ouvrage je prends position en ces termes: « Lors du 40 ème anniversaire de sa disparition, Roger-Gérard Schwartzenberg estima que le 20 juin 1944, Jean Zay entrait (…) dans le Panthéon moral de la République ». Il est grand temps de panthéoniser pour de bon ce soldat inconnu de la République ». 

Propos recueilli par Christian Bidault

– « L’affaire Jean Zay, la République assassiné » chez Calmann-Lévy, 526 pages, 27 €

 

Commentaires

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  1. L’obsession présidentielle de ne mécontenter personne remet Jean Zay à sa place au sein de la résistance plurielle.
    Du puits du diable au Panthéon de la République, le parcours a été long, mais Jean Zay sera enfin à sa place.
    Parmi tous ceux qui ont rendu cela possible, nous aurons une pensée toute particulière pour Madeleine.
    salutations à tous
    denis rouet

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