Le film commence par une longue séquence dans un décor de marbre glacial, métaphore d’un monde politique gelé au discours totalement rigidifié. Et soudain, le leader de l’opposition, dont la cote de popularité chute de jour en jour, pète un câble et disparait sans laisser d’adresse… Panique dans le microcosme politique, et pendant que le prétendant au pouvoir se ressource auprès d’une ancienne copine parisienne, scripte de cinéma de son état (Valeria Bruni Tedeschi), le parti trouve un artifice abracadabrant en la personne de son frère jumeau, philosophe maniaco-dépressif, marxiste tendance Groucho !
L’histrion se prend au jeu et donne interviews et discours dans un style totalement imprévisible, et miracle à l’italienne, celui qui n’oublie pas ses amis de l’hôpital psychiatrique, devient la coqueluche des électeurs enthousiasmés par ses propos “novateurs”…
Au delà du trop entendu “tous pourris“, et même si cette jolie parabole sur les hommes politiques est parfois un peu légère, cette plaisante comédie met le doigt sur la caricature d’un discours politique stéréotypé, dont se détourne de plus en plus les citoyens par une abstention grandissante…
Et cette comédie est parfaitement servie par le “double” Toni Servillo.
Gérard Poitou
Viva La Liberta
Réalisation: Roberto Ando 1 h 34