Entre retards réguliers et travaux programmés, les lignes SNCF Paris Toulouse et Paris Clermont-Ferrand suscitent une légitime colère des usagers. Mais aucun conclave ministériel ne semble apte à ressusciter leur confiance.
Gare de La Souterraine sur la ligne POLT. ©Magcentre
Par Mag’Azine.
« Par Saint Christophe et Saint Lazare, que les voies ferroviaires sont impénétrables ! ». Réunie en petit séminaire dans la Creuse, l’élite de la communauté taupienne venue des quatre points cardinaux se gaussait peu en ce week-end de Pâques d’une actualité plutôt chaotique. À l’écoute des humains, elle partageait pieusement leurs peines matérielles et spirituelles, affirmant que si tous les chemins de fer mènent à Rome, il serait judicieux de mieux les entretenir. Et fustigeait l’attitude peu charitable des responsables concernés qui, le 14 avril passé, avaient boudé les manifestants des deux trains « en colère » venus de Toulouse et de Clermont-Ferrand pour protester contre l’état désastreux de leurs lignes respectives.
À La Souterraine, lieu de leur réunion, outrée par le désert ferroviaire local, la doyenne des archivistes y fit même un rapprochement osé, en rappelant que c’est en 1836 que fut ouverte la première véritable gare, à Paris, dans le 8e arrondissement. Une gare qui aujourd’hui est la deuxième de France, avec 100 millions de voyageurs par an, et porte le nom prédestiné de Saint Lazare. Étrange coïncidence en ce jour de Pâques que de le réveiller une nouvelle fois d’entre les morts sinon, peut-être, pour tenter de ressusciter un véritable service public, qui en a bien besoin.
En fait, datant réellement de 1827, ouverte au départ de Saint-Etienne sur 20 km, la première ligne de chemin de fer était destinée à transporter du charbon. Du charbon qui alimenta longtemps les chaudières des locomotives à vapeur, telles celles de la ligne Paris Bordeaux de la Compagnie de Paris-Orléans, qui vécut de 1838 à 1938, jusqu’à son intégration au sein de la SNCF. À l’époque, ces bêtes presque humaines magnifiées par Émile Zola et Jean Renoir, à l’aspect impressionnant, dégageaient une remarquable et superbe fumée noire.
À l’unisson d’un vaticanesque conclave programmé entre le 6 et le 11 mai prochain, en cette année 2025 c’est plutôt une fumée blanche qui est attendue, celle qui annoncera l’arrivée d’une nouvelle ère du chemin de fer en région Centre-Val de Loire, comme en Auvergne. Nul ne sait si elle arrivera à grande vitesse mais il est certain que sans croire aux miracles, chacun a le droit de rêver du Père Noël, souvent généreux en trains électriques.
Plus d’infos autrement :
Des tulipes et des mous du bulbe