Le printemps est arrivé et les insectes aussi. Moins connue que la Processionnaire du pin, la Processionnaire du chêne est tout aussi nocive, voire dangereuse, pour l’homme et les animaux domestiques. Présentes en Centre-Val de Loire sur les chênes en forêt, mais potentiellement aussi dans les parcs publics et nos jardins, elles constituent un véritable enjeu pour la santé publique. Comment s’en protéger ? Où les signaler ? Réponses.
Dès le printemps, les Processionnaires du chêne refont leur apparition. Restez vigilant ! Les poils, très volatiles de ces chenilles, peuvent déclencher des réactions urticantes plus ou moins dangereuses pour la santé aussi bien chez l’homme que chez les animaux. Photo Fredon France.
Par Estelle Boutheloup.
« On connait plus la Processionnaire du pin parce qu’elle est plus visible et qu’on en parle plus. Mais la Processionnaire du chêne, qui se développe surtout en zone forestière, n’est pas moins présente et tout aussi dangereuse », met en garde Alice Samama, chargée de mission santé-environnement à Fredon France, réseau national missionné par le ministère de la Santé pour piloter l’Observatoire des chenilles processionnaires. Alors que les premières se font davantage remarquer par ses imposants cocons aériens aux extrémités des branches et leurs processions au sol, les secondes quittent rarement les troncs des chênes où elles fixent sur l’écorce leurs nids en soie – parfois très impressionnants – et d’où elles démarrent, généralement la nuit, leurs processions en file indienne pour grignoter les feuilles jusqu’à affaiblir l’arbre.
Mais le risque environnemental n’est pas le principal. Répartie quasiment partout en France, la Thaumetopoea processionea, espèce autochtone dont se nourrissent mésanges, huppes et les chauves-souris, est, tout comme la Processionnaire du pin, une espèce potentiellement nocive d’avril à juillet. « Ses poils soyeux, volatiles, que l’on trouve aussi dans les nids et les cocons, sont en effet très urticants, occasionnant des réactions qui peuvent être dangereuses pour l’homme et les animaux domestiques : éruption de boutons, démangeaisons, conjonctivites, irritation des voies respiratoires, inflammation des muqueuses, voire des nécroses sur la langue et la truffe des animaux nécessitant une consultation en urgence chez un vétérinaire. » Aussi, depuis avril 2022, la Processionnaire du chêne est inscrite sur la liste des espèces dont la prolifération est nuisible à la santé et ainsi réglementée au code de la Santé publique, impliquant les préfets à mettre en place, si besoin, des arrêtés pour agir efficacement et limiter l’exposition de la population.
Pour enrichir les connaissances des chercheurs et connaitre la progression géographique de la chenille, l’apport de chaque citoyen est important. Aussi dès que vous détectez des Processionnaires du chêne, signalez-le sur la plateforme participative nationale et régionale.
Pour se protéger ? Ne pas toucher et signaler !
S’agrippant aux vêtements, cheveux, poils, il est impératif de ne pas s’approcher des nids, cocons ou chenilles pour éviter tout contact. Ainsi, lors de balades en forêt, dans des parcs et jardins, ou dans des zones à risques, recouvrez-vous de vêtements longs, et n’hésitez pas à rincer vos vêtements, à vous doucher même ainsi que vos chats et chiens. Si vous repérez un nid ou des chenilles, éloignez-vous et signalez-les sur la plateforme de Fredon France https://chenille-risque.info/signaler-la-presence-de-chenilles-processionnaires/ ou celle de Fredon Centre-Val de Loire sur https://signalement-chenilles-processionnaires.atlasante.fr/apropos.
« Cette plateforme de signalement, qui existe aussi sur une application mobile, est une plateforme participative ouverte à tous qui permet de géolocaliser les chenilles aussi bien dans les lieux publics que chez un particulier », précise Alice. Par ailleurs, si vous détectez la présence de Processionnaires du chêne dans une école, un parc, un jardin ou un espace public, contactez immédiatement la mairie, ou un professionnel si c’est chez vous ou sur un lieu privé. « Le Fredon Centre-Val de Loire a mis en place une charte de bonnes pratiques pour orienter les propriétaires et les entreprises vers des sociétés sûres qui pourront intervenir. » En attendant, installer des abris et des nichoirs dans les parcs et jardins permet d’attirer les oiseaux qui s’en nourrissent. Pour plus d’informations, une journée nationale de sensibilisation aura lieu le 19 mai prochain.
Photo de Une : crédit Fredon France
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