On vieillira bien, chez Paulette, à Châteauroux

Une petite communauté d’anciens, avec des espaces de vie communs. L’idée avait germé avant la crise du Covid dans l’esprit de la famille Counillet. Cinq ans plus tard elle devient réalité, dans un lieu étonnant.
 

Quatre générations dans le parc de la Maison Paulette : (de g à dr) Jean-José le grand-père qui a installé autrefois l’antenne-relais géante qui jouxte le bâtiment, Juliette, Stéphane, Chrystelle, Pauline et son fils Raphaël. Photo PB


Par Pierre Belsoeur.


Vous aviez rêvé, vous, de finir votre vie dans un central téléphonique ? Sans doute pas, d’ailleurs les centraux téléphoniques n’ont plus de raison d’être, à l’heure du portable. En revanche les bâtiments, si. Celui de Châteauroux cherchait depuis vingt ans à se rendre utile. Stéphane Counillet a craqué. 1 100 m² de plancher sur trois niveaux en plein centre du quartier des Marins, un des plus recherchés de la préfecture de l’Indre. C’était une affaire. « L’idée de départ, c’était de faire de l’immobilier et puis une rencontre nous a conduits vers ce projet de domicile partagé pour séniors ».

La Maison Paulette

Stéphane est adaptable : tour à tour boucher, puis boulanger, commercial dans une minoterie, prof de boulangerie et actuellement responsable de la maintenance du CFA des métiers de Châteauroux, il n’avait pourtant aucune compétence particulière pour devenir responsable d’une maison de retraite. En revanche Chrystelle, son épouse, est infirmière et sa fille ainée Pauline travaille dans une structure d’aide à domicile. Et puis il y a Juliette, l’autre fille, Orléanaise, qui a apporté un élément essentiel au projet ; la Maison Paulette, c’est la contraction de Pauline et Juliette, un vieux prénom qui évoque la gastronomie à la mode Charlots.

Le nom du lieu n’a peut-être pas été difficile à trouver, en revanche il a fallu se retrousser les manches. L’immeuble étant inscrit à l’inventaire des bâtiments industriels, il n’était pas question de modifier son aspect extérieur. C’est donc à un réaménagement intérieur total qu’a procédé Stéphane Counillet. La « vigie », de 120 m² au deuxième étage, est devenue l’appartement des Counillet, les deux autres plateaux ont été redistribués en neuf chambres (dont une au rez-de-chaussée pour personne à mobilité réduite), une vaste cuisine, une salle à manger, un salon, une salle de sport, une bibliothèque et des locaux techniques. L’idée c’est que les résidents, (douze au maximum) disposent de leur partie privative : une vaste chambre dont ils peuvent personnaliser l’ameublement et évidemment la décoration, et participer (s’ils le souhaitent) à l’élaboration des repas, déjeuner ensemble et se retrouver au salon… comme à la maison. Un logement style Airbnb est réservé aux familles des résidents qui peuvent le louer lorsqu’ils viennent de loin visiter leurs aînés.

Une maison pour personnes âgées autonomes

Paulette n’est pas une maison médicalisée, elle n’a pas de garde de nuit. Il s’agit bien d’un lieu où les personnes âgées autonomes peuvent échapper à la solitude, vieillir en sécurité sans se soucier des tâches ménagères. « Je travaillerai à temps partiel dans la structure, précise Chrystelle Counillet, ma fille Pauline sera la maîtresse de maison, à temps plein et un deuxième temps partiel complétera l’équipe lorsque toutes les chambres seront occupées. Mon mari interviendra ponctuellement sur la maintenance des installations qu’il a contribué pour une large part à mettre en place au cours des trois ans de travaux ». Le coût de séjour est sans commune mesure avec celui d’une maison de retraite puisqu’il varie de 1 500 à 1 900 € en fonction de la taille des chambres. Les locataires bénéficient d’une présence en journée, 7j/7 de 8h30 à 14h et de 18h à 20h. Il s’agit donc bien d’un lieu à taille humaine se situant entre la vie à domicile et l’EHPAD.

600 000 € d’argent privé ont été investis par la famille Counillet. La rentabilité du projet, calquée sur le principe « maison-melina » installé dans la région de Saint-Etienne, est basée sur une occupation de 70% des chambres. La Maison Paulette qui ouvre officiellement ses portes en ce mois d’avril compte déjà cinq locataires et le succès des portes ouvertes laisse présager un démarrage confortable. Désormais pour Stéphane, Chrystelle et Pauline, il va falloir apprendre à gérer l’imprévu.

Pratique : contact Chrystelle Counillet 06.33.08.01.97 – maisonpaulette36gmail.com

À la Poste aussi !

Si un ancien bâtiment Orange devient une colocation pour seniors, le hasard veut qu’en même temps le bâtiment de la Poste centrale de Châteauroux va devenir un foyer logement pour personnes âgées. Au terme de plusieurs années de travaux, les deux étages supérieurs de l’édifice au charme art déco construit entre 1912 et 1920 et un bâtiment qui a fermé, les quadrilatères, supprimant la cour de la poste, proposent une résidence service classique de 88 appartements destinés aux personnes âgées et intitulée Les Jardins d’Arcadie (dans laquelle les jardins occupent évidemment la portion congrue).
Contact : chateauroux@jardins-arcadie.fr

Le nouveau bâtiment accolé à la poste. Photo PB


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