Des muses guerrières édulcorent l’amour

Valorisant le volcan, le Printemps de la poésie 2025 promet de nobles et pacifiques coulées lyriques. En tentant d’édulcorer de tonitruantes et destructrices éruptions venues d’Outre-Atlantique. À chacun ses muses.

Capture d’écran compte Instagram Femen France


Par Mag’Asine


« Si la muse est canon, atomique est le non ». Sortie sans sommation de son hibernation par force sons guerriers, et maudissant dieu Mars, la tribu taupienne ne décolère plus. Impossible pour elle de revenir la fleur au fusil, même si l’arrivée de l’édition 2025 du Printemps des poètes ce vendredi 14 mars abonde dans ce sens. Parrainée par Ariane Ascaride et Hippolyte Girardot, placée sur le thème du Volcan, elle nous promet quelques belles coulées lyriques, en région Centre-Val de Loire comme partout en France, mais pourrait vite devenir éruptive. Au sein de l’Olympe, Erato et les muses auront bien du souci pour glorifier l’amour, et prôner la culture.

Eros et Thanatos copulant à l’envi, quelques regards amers se tournent en Berry, où Bourges resplendit. Las ! Future capitale européenne de la culture, la préfecture du Cher est aussi la capitale régionale de l’industrie de l’armement, avec un bassin d’emploi de plus de 5 000 âmes, soit un quart du parc régional. Et cela devrait augmenter, disent les spécialistes, insensibles aux possibles dormeurs du val… de Loire.

En ce samedi 8 mars, à Paris, en tête de cortège féministe, têtes coiffées et poitrines en avant, les Femen avaient un pas martial qui semblait donner le ton. Bien loin de là était le temps du Peace and Love qui berçait les années 70, au grand dam de quelques Castors juniors ligériens ayant récemment recueilli en urgence de lointains cousins d’Amérique. Dans leur manuel de l’époque, Riri, Fifi et Loulou, s’appuyant sur un code d’honneur les invitant à « servir l’opprimé et préserver la nature », avaient comme précepte un interdit noté en page 196 les invitant à « ne pas viser qui que ce soit avec une arme, même s’il a la certitude qu’elle est vide, et même s’il s’agit d’un jouet ». On comprend qu’ils aient renié l’oncle Donald, allié contre-nature des frères Rapetou.

L’angélique et poétique « faites l’amour mais pas la guerre » est-il obsolète ? D’aucuns cogitent, se demandant si l’air ambiant ne susciterait pas quelques éruptions intempestives à la Chambre des députés, où de candides élus LFI mettent leur nez dans ce qui se passe dans les chambres. Leur souhait respectable de modifier un texte de loi pour lever toute ambiguïté sur la vie de couple et l’obligation implicite d’assumer un hypothétique « devoir conjugal » est-il opportun ? Entre consolider la paix des ménages et justifier la fabrication de chair à canon, le choix reste cornélien. Mais la guerre des Roses reste une connerie, aurait dit le poète.

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