Florence Dias Looten, artiste peintre qui vit et travaille à Saint-Dyé-sur-Loire, tisse depuis 1997 des liens étroits avec le Cambodge. À l’invitation du galeriste Philippe Vasseur, celle qui est membre des Artistes Orléanais, présente à L’Art Ancien d’Orléans, un magnifique ensemble de quelque trente œuvres, huiles sur toile, peintures à l’encaustique et gravures consacrées à ce pays.
Par Jean-Dominique Burtin.
Une interprétation adressée d’âme à âme

Philippe Vasseur, galeriste, Florence Dias Looten, artiste peintre. Photo JDB.
Les œuvres de
Florence Dias Looten, originaire de Dunkerque, sont d’une puissante et chatoyante comme sobre intensité. Devant un paysage, une scène que l’on regarde, il ne s’agit que se trouver devant une interprétation que l’on ne peut que s’approprier, peindre avec ses yeux, son propre regard. En vérité, la toile est peut-être le reflet de l’âme de l’artiste qui dialogue en osmose avec la nôtre.
Comment l’artiste choisit-elle de se lancer dans une œuvre ? Florence Dias Looten : « En général, tout advient à la suite d’un moment qui peut surgir n’importe quand, souvent lors de voyages. Je suis touchée par l’élégance des gens, des sentiments, des choses, des situations, des lumières. Sur le champ, je sens que cela va faire une toile. C’est un déclic. Je sais que je vais traduire cet instant, l’exprimer dans trois ou une semaine, peu importe. Car je l’ai imprimé. Parfois, j’ai aussi besoin de peindre la musique, parce qu’il s’agit ici de peindre l’art ». Pourquoi cela ? Réponse : « Car lorsque joue un musicien, c’est toute son âme que l’on voit ».
« Il faut peindre en abstrait le figuratif »

Florence Dias Looten ou le jaillissement de la nuance. Photo JDB.
«
Ce qui m’importe est de partager l’émotion ressentie. Je suis dans le figuratif mais le figuratif n’est pas que la reproduction d’une photographie. Je mets des couleurs qui n’ont parfois rien à voir avec ce qui se passe vraiment. Une seule touche dans la toile permet aussi que tout fonctionne. Je n’ai pas de secrets côté technique, je ne peins pas avec trop de matière et je doute sans cesse. Toutefois, de mon travail d’aquarelliste durant quinze ans, il reste des transparences. Pour une toile, tout est permis, il faut cependant que tout soit dans l’ordre, que ce soit compatible, comme des bâtons d’huile et des pastels gras, tout doit pouvoir se juxtaposer avec des transparences issues de la matière. Tout cela avec des moments de violence qui jouxtent une certaine douceur. »
Pour Florence Dias Looten, place ainsi au plaisir du savoir et au désir de s’en dégager, à cette toujours bataille jusqu’à l’accord parfait et personnel avec l’œuvre. Florence Dias Looten : « Il faut peindre en abstrait du figuratif. Pour réaliser une nature morte je veux peindre, par exemple, le rapport lumière, couleur volume, air qui circule, tout ce qui va faire que ce soit une tasse ».
Philippe Vasseur, galeriste : « Cette douceur m’intéresse, ainsi que ce travail constant sur la lumière. À chaque fois, j’ai envie d’entrer dans la toile, de m’y promener, invitation à savoir que je vais bien m’y sentir ».
Exposition « Cambodge »
Florence Dias Looten
Galerie L’Art Ancien, 32, rue Jeanne d’Arc, Orléans.
Du 15 au 29 mars 2025. Du mardi au samedi, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 19 heures. Entrée libre.

Au cœur de l’atelier de Saint-Dyé, une palette de peintre. Photo JDB
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