Les Citoyens du Montargois, bec dans l’eau

Ces dernières semaines, le groupe des Citoyens du Montargois a lancé tous azimuts plusieurs actions à l’encontre de Benoît Digeon, maire LR de Montargis, au sujet des comptes de la Ville. Après la Chambre régionale des comptes, Sophie Brocas, préfète de la région Centre-Val de Loire, a fait connaître sa réponse.

L’Hôtel de Ville de Montargis, objet de toutes les attentions en vue des prochaines élections municipales – photo Izabel Tognarelli


Par Izabel Tognarelli.


La préfecture a répondu en un courrier de six pages, qui reprend point par point les arguments du groupe des Citoyens du Montargois. L’ensemble est assez indigeste pour qui n’a pas été biberonné à l’expertise en comptabilité publique, aussi retiendrons-nous simplement les lignes les plus marquantes :

– P.1 La DRFiP confirme la bonne inscription de dotations aux amortissements et aux provisions dans les prévisions budgétaires.

– P.2 Sur des questions liées à l’amortissement qui mettraient « en évidence un choix de ne plus procéder au moindre amortissement » selon les Citoyens, la mairie répond que « les données utilisées pour illustrer le propos sont inadaptées et contribuent à semer le trouble […] Il n’y a pas d’anomalie signalée par la DGFIP dans ses contrôles », ce que ne conteste pas la DRFiP.

– P.3 : Au sujet d’immobilisations en cours pour un montant de plus de 20 millions d’euros au CA 2023 « sans aucune justification apparente », la DRFiP répond « que cette situation se rencontre dans de très nombreuses collectivités et que la commune de Montargis n’a rien d’atypique sur ce point ».

– P.3 Au sujet de dépréciations à comptabiliser, la mairie précise que l’Hôtel de Ville et les voiries ne sont pas amortissables. La DRFiP abonde.

P.4 : Sur la question de « faux publics » (des immobilisations présentes dans le listing du receveur, mais absentes dans les comptes de la ville), la DRFiP parle de travaux de mise à jour en 2025 et années suivantes (même réponse pour 807 lignes à moins de 500 € non amorties).

– P.4 : En ce qui concerne les écarts entre les comptes du receveur et ceux de la ville, la mairie écrit que les chiffres avancés par les Citoyens sont faux ; la DRFiP donne un sous-total en accord avec le compte administratif.

La préfète conclut ce courrier par ces mots : « Tels sont les éléments d’information que je suis en mesure de vous apporter, lesquels ne confortent pas, à mon sens, votre appréciation négative de la tenue des comptes de la ville de Montargis ». De son côté, la Chambre régionale des comptes a déclaré irrecevable la saisine des Citoyens, au motif qu’elle est non chiffrée et insuffisamment motivée.

À lire sur le sujet : Montargis : une liste citoyenne met en doute la crédibilité des finances de la Ville 

La conseillère fantôme au jeu des chaises musicales

Afin qu’un maximum de personnes figurant sur leur liste puisse participer aux conseils municipaux, les Citoyens du Montargois ont pour principe de démissionner à tour de rôle afin de laisser place au suivant. La cause est noble, mais dans les faits, la machine peut se gripper. Alphonse Proffit, représentant du groupe des Citoyens, a démissionné le 8 novembre 2024. Après lui, deux ou trois conseillers – dans l’ordre de la liste – ont suivi à tour de rôle. Tous ont démissionné. Mais avant d’être déclarés démissionnaires, il faut qu’ils aient été nommés. Tout cela demande du temps. Vint le tour de Maria Garcia del Pilar Vinas. De l’eau a coulé sous les ponts depuis les élections municipales de 2020 : l’oiseau s’est envolé, injoignable. Alphonse Proffit a voulu vérifier qu’elle figurait encore sur les listes électorales : elle y est, mais sous un autre nom (d’usage). Il reproche à Benoît Digeon, maire LR de Montargis, de ne pas procéder à la régularisation des listes électorales et a formulé un recours en référé auprès du tribunal administratif, « de façon à aller vite », nous a-t-il expliqué. Dans son ordonnance, le juge des référés estime que la situation d’urgence n’est pas caractérisée. Il informe les Citoyens que les réclamations relatives aux listes électorales relèvent non pas du tribunal administratif, mais du tribunal judiciaire. Il rejette également leur demande d’annulation des délibérations adoptées depuis le 29 novembre 2024. Suite au prochain épisode.

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