Les régions se mettent à table pour une restauration scolaire durable

Les premières Rencontres inter-régionales de la restauration scolaire ont mis à l’honneur tous les acteurs concernés le 29 janvier dernier à Blois. Entre santé, éducation et développement de filières agricoles vertueuses, les régions mènent des politiques fortes.

Pour François Bonneau, ici avec Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, la restauration scolaire est un service public essentiel. Crédit photo Jean-Luc Vezon.



Par Jean-Luc Vezon.

 

« La restauration scolaire est un enjeu de société majeur à la fois éducatif (le manger sain), sanitaire et économique (soutien aux filières locales). Elle n’est pas une sous-restauration car nous visons l’excellence au quotidien », a déclaré le président de région François Bonneau devant le recteur d’académie Jean-Philippe Agresti et un parterre d’une centaine d’élus et de professionnels.
À ses côtés pour ces premières rencontres joliment baptisées « Nourrissons l’avenir de nos régions » au lycée des Métiers d’Hôtellerie et de Tourisme Val de Loire(1), Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, une collectivité particulièrement engagée dans cette politique.

En 2025, on est bien loin de la “cantoche” d’il y a 40 ans. Les menus proposés sont de qualité grâce au savoir-faire des chefs de cuisine et agents des collectivités(2). 91 % des lycées publics possèdent d’ailleurs un restaurant collectif dont 93 % fonctionnent avec une cuisine sur place. 23,4 % des denrées proviennent déjà de produits locaux grâce à la mise en place de groupements de commandes et de plateformes dédiées.

En présence d’une grande majorité des régions françaises, la journée a permis de mieux cerner les grands enjeux qui ont été approfondis dans des conférences et ateliers. Une classe gourmande a aussi été organisée dans les cuisines pédagogiques du LAT avec la présence de 11 régions qui ont sélectionné 21 chefs cuisiniers (dont 7 cheffes).

Animée par trois chefs renommés (Laetitia Cosnier, Côté Cuisine à Carnac, Christophe Hay, Fleur de Loire à Blois et Martin Planchaud), elle s’est concrétisée par l’élaboration de délicieuses recettes à partir de produits locaux et bio pour un coût denrée de 3 €. À noter que les élèves du lycée blésois étaient intégrés dans les trois brigades.

21 chef(f)es de restaurants de lycées ont participé à une master class animé par trois chefs étoilés. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

La restauration, outil de souveraineté

Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et président de la commission Agriculture-Forêt-Pêche de Régions de France a insisté pour sa part sur « le temps de pédagogie » que constitue le repas scolaire. Et la nécessité de mieux accompagner « la révolution silencieuse des achats publics » : « c’est une question de souveraineté. Nous devons être de bons acheteurs et faire des choix forts. L’achat des régions représente 600 M€ de denrées alimentaires mais seulement 50 % est produit en France ».

Mais cet outil de souveraineté a besoin de stabilité politique. Avec sept ministres de l’Agriculture en sept ans, la France se fragilise tandis que les régions pourraient faire encore plus et mieux si les freins inutiles résultant du code de la commande publique, de la répartition des compétences entre les collectivités et l’Éducation nationale ou de la multiplicité des structures d’achat étaient levés.

(1) 625 élèves, 80 enseignants dans les filières professionnelles et technologiques allant du CAP au BTS.
(2) 200 millions de repas sont servis chaque année dans les restaurants des lycées.


La région Centre-Val de Loire fer de lance

Souvent citée en exemple, la région CLV revendique « une politique ambitieuse » en matière de restauration scolaire. Pour faciliter l’accès des jeunes, elle a ainsi mis en place une tarification sociale du service de restauration et d’hébergement. Trois lycées l’ont expérimenté avec succès entre septembre et juillet 2024, ce qui permet son déploiement progressif sur l’ensemble du territoire avant une généralisation en septembre 2025. Quatre tranches ont été déterminées avec un prix du repas allant de 3,30 € à 5 € fonction du niveau de revenu du foyer, la région prenant en charge entre 50 % et 70 % du coût total du repas.

La réservation des repas dans l’ensemble des lycées est aussi en cours de généralisation avec un portail unique baptisé « Mon Resto & Co ». Il s’agit là de lutter contre le gaspillage alimentaire. Un achat public responsable valorisant le bio et les circuits courts est aussi un objectif affiché et mis en œuvre avec le soutien de l’agence Bio Centre qui accompagne les lycées sur les marchés publics. Les cuisiniers des lycées sont enfin formés à l’élaboration de repas « 100 % santé ». Tout est fait pour que les lycéens de la région prennent plaisir à manger sainement tous ensemble.


Plus d’infos autrement sur Magcentre :

Futur lycée de Châteauneuf : un projet « audacieux » sur un site naturel fragile

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    7°C
  • jeudi
    • matin 3°C
    • après midi 6°C
Copyright © MagCentre 2012-2025