Dans le cadre de son cycle de conférences, l’association Guillaume Budé recevait deux hommes de lettres ce mardi 14 janvier dans l’auditorium du Musée des Beaux-arts d’Orléans. Jean-Pierre Siméon, agrégé de lettres, écrivain et directeur de collection aux éditions Gallimard, et Eric Fottorino, journaliste, écrivain, ancien directeur du journal Le Monde se sont entretenus de façon brillante et engagée sur « comment la poésie comprend le monde ».
Catherine Malissard, présidente de l’association Guillaume Budé, accueille Eric Fottorino (à G) et Jean-Pierre Siméon. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
D’emblée le ton est donné. C’est avec passion que les deux protagonistes parlent d’une pratique qui leur tient à cœur : la poésie. Et de la situer dans ses liens étroits avec le réel, contrairement à l’idée que l’on s’en fait ou à la place qui leur est donnée.
Deux écrivains complices. Photo AC Chapuis
Les propos sont engagés, référencés, voire subversifs. Fustigeant les experts qui survalorisent le concept et appauvrissent le langage, Jean-Pierre Siméon parle de la profondeur de ce langage qui prend son temps, et qui seul peut approcher la complexité du monde. « La poésie est la seule langue qui va au plus profond du réel », affirme-t-il en rappelant que toutes les lettres de CRIER sont contenues dans ECRIRE.
Éric Fottorino considère les poètes comme les « reporters de leur époque », rappelant que c’est dans les périodes critiques que la poésie est le plus lue. Pour lui, elle a « quelque chose de magique dans son commerce avec le réel en soulevant l’inaperçu de la vie » et donne du sens à sa recherche incessante de l’identité.
L’auditoire, nombreux, écoute avec grand intérêt ces propos argumentés, exprimés avec une conviction qui réhabilite et rallie à sa cause le « geste poétique », battant en brèche le prestige absolu de l’image qui règne aujourd’hui.
Un souffle de vie et d’espoir est passé sur Orléans ce soir-là…
Prochaine conférence de l’association Guillaume Budé :
Mardi 21 janvier, médiathèque d’Orléans
“Qu’est-ce qu’un bois sacré chez les romains ?”
par John Scheid, historien et archéologue
Pour en savoir plus :
www.bude-orleans.org
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