Directrice depuis 2016 du Centre Chorégraphique National d’Orléans (CCNO), Maud Le Pladec va le quitter à la fin de l’année. Avant des rencontres d’adieux plus officielles, elle a fait le point sur son travail accompli avec la presse. Pendant ces huit années, elle s’est affirmée dans le milieu de la danse contemporaine mondiale, ce qui l’a menée à la cérémonie d’ouverture des JO. Mais pas seulement. Elle est fière de son travail dans la ville. À juste titre.
Maud Le Pladec prendra la direction du Centre chorégraphique national – Ballet de Lorraine à Nancy. Photo CCN – Ballet de Lorraine / Laurent Philippe
Par Bernard Cassat.
Avant son départ pour prendre la direction du CCN – Ballet de Lorraine à Nancy, le premier janvier prochain, Maud Le Pladec a fait le point de ses huit années passées à la tête du Centre Chorégraphique National d’Orléans. Huit années pendant lesquelles elle a mené dans la ville une politique d’ouverture, « parce que la danse est un outil d’émancipation tout en ramenant au corps et à l’âme », dit-elle.
Sa participation à l’événement des Jeux olympiques avec Thomas Jolly en est l’apothéose. Elle l’avait rencontré en 2016 sur le spectacle Eliogabalo. Il lui a demandé de créer sept chorégraphies pour la cérémonie d’ouverture. Qui lui ont pris deux ans de travail, avec des équipes énormes et plus de 600 danseurs.
Democracy, spectacle créé en 2013. Photo Konstantin Lipatov.
Ce qui ne l’a pas empêchée de continuer sa direction du CCNO. Pendant ces huit années, elle a monté sept pièces qui ont tourné ou tournent encore dans le pays et/ou dans le monde.
Avec en plus tout un travail plus précis proposé aux Orléanais. Des ateliers, des portraits qui pour elle ont beaucoup compté, avec leur présentation à la Scène nationale, les festivals Jeunes Gens Modernes, devenus Femmes Modernes, les artistes associés (actuellement Soa Ratsifandrihana et Nina Santes) ou en résidence.
DJ Battle, créé en 2018. Photo CCNO.
Bien que Maud ne regarde pas vraiment les bilans mais plutôt la qualité du travail fourni, elle a rassemblé quelques chiffres impressionnants, surtout les plus de 50 000 spectateurs (hors JO) qui sont venus voir les spectacles proposés. Tout cela grâce à l’équipe d’une dizaine de membres, avec qui elle a établi un climat de confiance propice au travail en profondeur. Et à tous les partenariats qu’elle a montés avec des instances orléanaises, notamment la Scène nationale (François-Xavier Hauville puis Christophe Galent) et L’Astrolabe, bien sûr, puisque pour elle danse et musique sont indissociables. Frédéric Robbe et Mathieu Duffaut se sont réjouis de ces rapprochements (ponctuels et pour les HopPopHop), collaboration qui va continuer avec We Can Dance (voir ci-dessous).
ES, un trio de jeunes danseurs, pour la remplacer.
Maud Le Pladec se réjouit de l’arrivée de ses successeurs, un trio de danseurs qu’elle connait bien. Émules de l’école PATK, héritage d’Anne Teresa De Keersmaeker, ces trois jeunes artistes fonctionnent avec un travail de compagnonnage qui privilégie les collectifs et les créations partagées. Elle en attend beaucoup. Ils entreront en fonction en janvier, mais le CCNO ira jusqu’en juin sur la lancée de Maud Le Pladec, cet établissement demandant une grande anticipation. L’équipe restera en place, excepté Raïssa Kim, sa fidèle directrice adjointe, qui suivra Maud à Nancy.
We Can Dance
Proposée par l’Astrolabe et le CCNO, cette manifestation installe dans quatre lieux de la ville d’Orléans la relation essentielle entre danse et musique. Du vendredi 13 décembre au dimanche 15 à l’aube, We Can Dance propose un parcours marathon dans un esprit de découverte en brassant toutes les musiques et toutes les danses.
Théâtre d’Orléans, CCNO, Frac et Astrolabe vont accueillir Louise Pétrouchka, Barbara Butch, Paul de Saint-Paul, DJ Arthur Chaps, Yugson Hawks, Hervé Teckel et les DJ de l’atelier Kick It + Nawme.
Gratuit en journée sur réservation, soirées payantes.
Renseignements, billetterie ici.
Plus d’infos autrement sur Magcentre :
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