Le sculpteur Tetsuo Harada nous a quittés

 

 

Son œuvre est un message de paix empli de douceur et de variations telluriques. Né le 25 août 1949 à Niigata, artiste sculpteur franco-japonais, Tetsuo Harada, membre de la Société des Artistes Orléanais, s’est principalement fait connaître avec des sculptures monumentales en taille directe sur le granit et le marbre. En parallèle de sa carrière d’artiste, il a enseigné pendant trente et un ans à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles. Dans les années 1990, il développe le concept dit « Earth Weaving », en français le « Tricot de la terre », une sculpture monumentale et protéiforme, dont il existe plusieurs propositions à travers le monde.

 

Son œuvre sculpturale donne ainsi l’impression de traverser le globe et de surgir de terre pour véhiculer un message de paix et de fraternité. L’une de ces plus impressionnantes déclinaisons est présentée au barrage de Tazawako au Japon. Tetsuo Harada vivait et travaillait principalement à Paris,  et sculptait le granit dans son atelier à Fresnay-l’Evêque (28), près d’Orléans, un village où il avait transformé une coopérative agricole en plusieurs ateliers pour sa recherche et sa production. Il pratiquait également le Land Art qu’il développait sur plusieurs hectares dans la Beauce.

 

A Orléans, “Le Tricot de la Terre”, œuvre en granit bleu de Lanhélin, pièce sur laquelle s’amusaient les enfants, ce qui comblait de bonheur le sculpteur, pièce acquise par la Ville, est depuis 2019 installée dans les Jardins de l’Hôtel Groslot. “Les Formes de la vie” est, quant à elle, une œuvre monumentale en inox, présentée aux AO en2020, puis acquise par le Conseil Départemental en 2023 et placée sur l’esplanade des Archives Départementale du Loiret, boulevard Marie Stuart.

 

 Créateur infatigable et admirable, Tetsuo Harada, auteur d’une œuvre puissante, délicate et fluide, n’a eu de cesse d’inviter le visiteur à pénétrer au cœur de ses créations, souvent monumentales, dispersées aux quatre coins du monde. Il a étudié à l’Université des Beaux-Arts Tama de Tokyo avec le professeur Tatehata, puis à l’Ecole des beaux-arts de Paris avec le professeur Jean Cardot. Tourné avec espoir vers la jeune génération, passionné par la transmission d’un espoir de paix entre les peuples, Tetsuo Harada ne créait que pour “être utile” à l’harmonie du monde.

 

Invité d’honneur en 2020 du cent treizième salon des Artistes Orléanais, association qui n’a jamais cessé de révéler l’importance d’un travail forçant l’admiration et le respect, Tetsuo Harada nous déclarait alors: « J’ai envie d’avaler toutes les possibilités de la sculpture, j’ai soif d’apprendre et de découvrir encore et encore. Mon envie de créer est mon moteur. Quand je travaille, j’ai dix sculptures en cours. Je vole de l’une à l’autre, taille, polis, m’échine à changer de rythme.  Pierre, marbre, granit, bois, inox, verre… chaque matériau possède un langage différent. Toutes les matières m’apportent leur propre richesse et guident mes recherches.  Dans ce monde, je me sens être un pont entre l’Europe et l’Asie. La question que je ne cesse de me poser est celle de savoir à quoi peut-il servir que j’existe, quel est mon message, qu’ai-je à transmettre à la jeunesse. Ce qui me préoccupe est l’air, le soleil, la nature que j’interprète, l’homme intérieur, l’homme éternel, la forme de la vie. Je souhaite que tous les peuples du monde deviennent amis. Nous ne sommes vivants que grâce à la Terre et c’est notre devoir de la protéger.»

A Annie, son épouse,  ainsi qu’à leurs enfants, aux proches de l’artiste et à ses fervents admirateurs, Magcentre présente ses plus sincères condoléances.