Flic, journaliste et romancier, Eric Yung avait été tout cela. Mais surtout, c’était un bonhomme généreux, optimiste et épicurien, qui attachait autant d’importance à la qualité d’un Côt bien vinifié qu’à l’équilibre d’une phrase bien balancée. À l’approche du terme d’une vie riche en amour et en enfants, il continuait de lutter contre une maladie qui réduisait sa liberté d’action. Mais l’esprit restait vif et ses qualités de conteur intactes.
Après une carrière dans la police parisienne consacrée au grand banditisme, et une seconde dans le journalisme – aux Nouvelles littéraires, Matin de Paris, VSD, mais surtout à France Inter, où il fut rédacteur en chef des informations générales – Eric s’était installé à Châteauvieux, à la limite entre l’Indre et le Loir-et-Cher, là où Florence, son épouse, élevait les vins du domaine de La Chapinière.
Auteur prolifique, il répondait volontiers aux sollicitations des organisateurs d’événements littéraires régionaux, régalant son auditoire par ses qualités de conteur. Une de ses dernières interventions avait eu lieu au printemps, à l’occasion de la « Nuit Polar » de La Bouinotte, à Bourges. Il y avait retrouvé Patricia Tourancheau pour un débat de haut vol sur les enquêtes policières. C’est justement à La Bouinotte qu’Eric avait confié son dernier roman Tantale.