Lors de sa 117e édition, qui s’est déroulée du 5 au 20 octobre en la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, le salon des Artistes Orléanais (peinture, gravure, sculpture, céramique) a attiré 5.500 visiteurs. Une belle affluence qui s’explique par la qualité et la diversité des œuvres exposées ainsi que par la proposition d’animations nouvelles.
Sérigraphie avec Michel Dubois. Photo JDB.
Par Jean-Dominique Burtin.
Un atelier à secrets ouverts
Succès. Nul ne saurait regretter d’avoir pu percer, au fil du salon, les secrets de la gravure dans un espace dédié à cet art. Dès l’entrée de la collégiale, de nombreux amateurs d’art ont ainsi pu rencontrer, dans un atelier, des maîtres de l’association présentant leur discipline. Ici, le sérigraphe Michel Dubois invita même chacun à tirer la raclette pour emporter avec lui une reproduction d’un dessin signé Pol.
Dans l’âme, une leçon de peinture
Lors du dernier week-end, on ne peut qu’aimer les dédicaces, par Daniel Caspar, de son ouvrage « L’Infinie peinture ». Il s’agit d’un essai de 215 pages, joliment écrit et à l’iconographie judicieusement abondante. Une merveilleuse leçon de création. Une œuvre d’art en somme, à l’image de la toile « Ecritures », celle que l’artiste qui vit et travaille aujourd’hui à La Ferté Saint-Aubin, avait exposé aux cimaises du salon.
Daniel Caspar, peintre écrivain. Photo: JDB.
Ghislaine Bagot, à propos de ce livre et en quatrième de couverture : « Les peintres écrivains sont peu nombreux mais il en existe qui ont marqué l’histoire de l’art par leurs citations ou leurs théories innovantes. Si Daniel Caspar en fait partie, il se situe dans une autre catégorie, puisqu’il nous permet de pénétrer dans l’intimité de son quotidien de peintre, dans ses réflexions d’artiste constamment en recherche, dans sa soif d’absolu. »
Daniel Caspar, quant à lui : « Pour ce livre, l’idée première avait été de réfléchir et de comprendre les raisons des multiples écarts qui rythment mon œuvre depuis ma décision d’entrer en peinture, définitivement à 18 ans. »
Avant que minutie soit « table rase »
En vérité, Daniel Caspar met alors ses pas dans ceux de son père et de son grand-père, peintres. Il travaille figure et paysages, suit des cours à Paris pour devenir professeur de dessin, arpente le Louvre jusqu’à plus soif et puis, en 1972, c’est « la table rase ».
Daniel Caspar : « La peinture devient, à ce moment précis, un champ expérimental d’où va disparaitre, semble-t-il, toute expression. C’est sans doute pour me rassurer que je reviens de temps en temps au paysage ».
Et Daniel Caspar de poursuivre : « L’objectif de ce livre était de trouver des raisons de tant d’écarts, qui ne soient pas seulement des égarements mais un semblant de constance qui donnerait une cohérence à mon œuvre. J’ai misé sur l’idée d’y découvrir qui j’étais, qui je suis, l’écriture prenant alors sa fonction de miroir ».
Ainsi le livre de Daniel Caspar n’est pas l’histoire de sa vie mais l’histoire de sa peinture, celle d’un auteur et d’un acteur culturel de notre région dont la beauté du geste n’a de cesse de nous surprendre et de nous toucher. Infiniment. À l’infini.
« L’infinie peinture, essai »,
Daniel Caspar, 215 pages, 30 euros.
En savoir plus : danielcaspar.blogspot.com
“L’infinie peinture, essai”. Photo JDB.
Plus d’infos autrement sur Magcentre :
Salon des Artistes Orléanais : souffle et respiration artistiques