Alchimie bouillonnante avec le Concours de piano d’Orléans

Magnifique aventure musicale de notre temps, le Concours International de Piano d’Orléans fête cette année ses trente ans. Sa seizième édition, ouverte au public, véritable festival dédié à la musique des XXe et XXIe siècles, se déroulera du 26 octobre au 2 novembre prochains à la salle de l’Institut et au Théâtre d’Orléans. Douze candidats y seront en lice.

Isabella Vasilotta et le livre anniversaire. Photo JDB

Par Jean-Dominique Burtin.

Un événement unique au monde

À noter que le concours a reçu 90 candidatures venues du monde entier, que 46 candidats présélectionnés sur vidéo se sont présentés, pour des sélections définitives, devant un jury (Maroussia Gentet et Wilhem Latchoumia) à Shanghai, New York et Orléans.

Ce jeudi, en loggia du Théâtre d’Orléans, c’est au cœur d’une vaste exposition relatant de manière didactique et vivante l’histoire de cette manifestation, qu’Isabella Vasilotta, directrice artistique d’Orléans Concours International, a ouvert une éloquente conférence de presse. D’emblée cette dernière tient à rendre hommage à Françoise Thinat, fondatrice de ce concours, pianiste et enseignante dont les enregistrements des œuvres de Déodat de Séverac, Ropartz et Dukas font, entre autres, autorité. Isabella Vasilotta : « Nous sommes impatients d’accueillir lors de cette édition François Thinat, afin de la remercier pour toute la passion et la conviction dont elle fait preuve. Françoise Thinat nous rend fiers d’un bel héritage. Merci à elle de nous avoir laissé continuer cette aventure extraordinaire ».

Quant à Jean-Pierre Sueur, maire de la cité lors de la création du concours : « Il est bon qu’il y ait une fidélité à ce concours, celle dont font preuve, au fil du temps, ville, collectivités et État. Il s’agit ici d’un concours unique au monde et d’un événement mondial qui a toujours su se renouveler. Il faut apprendre et comprendre cette musique de notre temps en faisant montre de respect pour les compositeurs de génie. Trente ans, c’est la jeunesse, mais c’est aussi une certaine maturité dans la jeunesse ».

Jean-Pierre Sueur ancien maire d’Orléans. Photo JDB

« Une respiration indispensable »

« Voici, dans un monde qui fait beaucoup de bruit, une respiration indispensable », dit quant à lui William Chancerelle. Et l’adjoint au maire chargé de la culture de poursuivre : « Il s’agit avec Orléans Concours International de pédagogie fertile, d’un petit noyau qui essaime dans le monde et qui permet d’ouvrir les chakras, les oreilles, et d’affirmer devant l’engagement des familles qui hébergent les candidats qu’Orléans est une ville d’accueil ».

Jérôme Bloch, délégué chargé de la musique classique au sein de la Direction des Affaires Culturelle de la région Centre : « Il s’agit ici d’une action de démocratisation culturelle, d’une façon d’ouvrir la musique actuelle au plus grand nombre et de transmission du savoir. Charles Péguy disait que la musique est l’école de la vie. Et cette phrase s’applique à ce concours. »

Isabella Vasilotta, de nouveau : « Nous ne voulons que partager une musique dans laquelle nous croyons et qui croit en nous ».

Un esprit enthousiaste, bienveillant et créatif

À Orléans, chaque candidat arrive avec dans ses bagages un répertoire qu’il a lui-même composé et dont il s’explique. Renversant, étonnant, charmant et bousculant, doucement spectaculaire de profondeur, tels sont les qualificatifs convenant à ce florilège d’œuvres que vont inviter à entendre de jeunes virtuoses dont chaque passage en scène est un véritable récital.

Quelques mots encore à propos de ce concours riche en surprises, dont des concerts de maîtres (Pierre-Laurent Aimard) en marge des auditions des candidats. Par ailleurs, il ne faudrait pas manquer d’écouter à Paris, au Théâtre des Bouffes du nord, à l’issue du concours, le concert donné par le lauréat de la manifestation, Premier Prix Fondation Orcom. Ce dernier interprétera, en effet, avec Winston Choi, Imri Talgam et l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Léo Margue « Je suis orage », œuvre de Bastien David. Il s’agit là d’une commande du concours pour clavier six mains (!) et ensemble. À n’en pas douter, voici une nouvelle affirmation de la mission d’Orléans Concours International : faire en sorte que la musique soit avant tout partage et audace. Tout cela avec « un esprit enthousiaste, bienveillant et créatif ».

Photo de Une : Maroussia Gentet, fée et feu. cl Patrick Nachbaur.

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