Bruckner commenté et magistralement interprété par l’orchestre d’Orléans

Le premier concert de la saison de l’Orchestre Symphonique d’Orléans (OSO) avait lieu ce week-end. Au programme une seule œuvre et un seul compositeur : la symphonie n°4 d’Anton Bruckner (1824-1896), mais avec un grand effectif symphonique et les commentaires aiguisés de leur chef Marius Stieghorst.

L’Orchestre Symphonique d’Orléans en concert le samedi 19 octobre. En fond de tableau, l’orgue de l’abbaye de Saint Florian, près de Linz, instrument cher à Bruckner. photo AC Chapuis cher à Bruckner



Par Anne-Cécile Chapuis.


Avec ses 70 minutes chrono, c’est une des plus longues symphonies romantiques. « Plus longue de cinq minutes que la 9e de Beethoven, c’est un comble ! », explique Marius Stieghorst avec un clin d’œil comme il sait le faire en direction du public. Sa présentation de la symphonie fourmille d’exemples, de références notamment à Wagner ou Beethoven, et de détails sur les thèmes ou la structure de la pièce de Bruckner. Les instruments lui donnent la réplique depuis les coulisses donnant ainsi à chacun des clés de lecture pertinentes et efficaces pour entrer en symphonie. Marius Stieghorst, lui, convie à un voyage à l’instar du compositeur viennois qui a effectué de nombreuses tournées en Europe et place à la musique !

Une belle symphonie romantique

C’est ainsi qu’est surnommée la quatrième symphonie de Bruckner (qui en a composé 9) Structurée en quatre mouvements, c’est un monument de la musique symphonique. Et pas seulement en raison de sa dimension ! Même si, comme nous alerte Marius Stieghorst, il convient de prendre avec prudence les interprétations hâtives des musiques à programme, Bruckner nous emmène dans des espaces profonds et des territoires immenses, notamment avec l’utilisation intense des cuivres. Le premier mouvement pose le décor, décrit par le compositeur comme « une ville médiévale à l’aube où les tours résonnent » Le second mouvement est magnifique, plein d’émotion, et donne une place centrale au pupitre des altos, soutenus par les pizzicati des cordes. C’est ensuite une scène de chasse énergique et contrastée avant le bouquet final qui reprend les thèmes initiaux et emmène vers un aboutissement. Les familles d’instruments sonnent comme les claviers d’un orgue, l’instrument de prédilection de Bruckner.

L’OSO en fin de concert. photo ACC

Une grande formation symphonique

L’orchestre d’Orléans joue en XXL pour ce concert. Avec des pupitres de cuivres fournis (dont les 4 cors particulièrement mis en exergue), des bois par deux (avec de jolis solos de la flûte) et des cordes en nombre (dont 6 contrebasses) sous la houlette d’Elise Thibault, premier violon, sans oublier le timbalier Rémi Bernard, très présent dans sa ponctuation des rythmes de la symphonie, c’est une grande « fresque musicale où s’enlacent nature, émotion et spiritualité » qui est offerte au public, manifestement enchanté par la soirée au théâtre.

Ce concert marque une fois de plus l’attachement du public orléanais à « son » orchestre, et les rendez-vous qui marquent les cinq rencontres de l’année. Rendez-vous pour la prochaine aventure prévue les 30 novembre et 1er décembre autour de Mozart, Haydn et Ravel.

 

Pour en savoir plus :

www.orchestre-orleans.com

Pour aller plus loin dans Magcentre :

L’Orchestre Symphonique d’Orléans annonce une saison pleine de surprises

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