Le chantier de la déviation de Jargeau touche à sa fin après plusieurs années de travaux. Plus que quelques semaines, voire quelques mois avant l’ouverture à la circulation d’un nouveau pont sur la Loire.
Le pont de la déviation de Jargeau mesure près de 570 m de long. Photo CD45
Par Mael Petit.
C’est l’un des plus grands chantiers routiers du département du Loiret. Une des vitrines de l’action du Conseil départemental qui trouve un écho particulièrement favorable du côté des habitants. Loin semblent les polémiques, les batailles juridiques et leur lot de procédures intentées par les associations écologistes à l’encontre de la réalisation de cette déviation et son pont nécessaire au désengorgement de la commune de Jargeau, projet dont la genèse remonte à 1998. L’heure est désormais à la satisfaction mais aussi et surtout à l’impatience. Excitation qui grandit à mesure que le projet prend forme et que le premier poids lourd ne débarque sur la Loire. Les sourires sur les visages des élus du département à chaque visite de chantier peuvent en témoigner.
Pour mettre en lumière le projet, la presse avait même été conviée le 4 octobre à venir constater d’elle-même les avancées des travaux avec une première traversée symbolique du pont, à pied, de la rive nord à la rive sud du fleuve royal. Là encore ce fut l’occasion d’une piqûre de rappel sur le chemin parcouru jusqu’ici. « Il faut rappeler que c’est un projet que le Département a porté seul et qui aura mobilisé tous les services. On est fier de le voir se concrétiser et la mise en circulation sera assurément un moment historique », s’enflamme le président du Département Marc Gaudet. Sur la déviation de Jargeau, le Conseil départemental n’y va pas avec le dos de la cuillère et fait montre d’un enthousiasme débordant. « Le pont ne détruit pas le paysage et s’intègre même parfaitement à l’environnement de la Loire », ose même le président du département perché plusieurs mètres au-dessus du lit du fleuve. Bien sûr le héron aperçu en train de pêcher en contrebas ne partage sûrement pas le même avis, mais on peut reconnaitre aisément que l’ouvrage impressionne par son allure. De là à dire que la structure se fond dans le paysage ligérien, c’est un pas que certains hésiteront à franchir.
Première traversée à pied du pont pour les élus départementaux accompagnés des responsables du chantier. Photo Magcentre
Mise en circulation début 2025 ?
Projet attendu depuis longtemps pour soulager le trafic et réduire les nuisances notamment dans le centre-ville de Jargeau, dont le pont est emprunté par plus de 15 000 véhicules chaque jour, la déviation reste populaire auprès de la population locale. En témoigne le succès des nombreuses visites de chantiers organisées par le département les week-ends, affichant complet en quelques jours seulement. Alors que l’on touche au but, les derniers travaux s’intensifient pour que l’ouverture complète de la déviation soit une réalité début 2025. Ce pont, pièce centrale de la déviation, a été imaginé pour résister aux grandes crues de la Loire. Une donnée essentielle pour une région de temps en temps soumise aux caprices du fleuve. Le tablier, achevé début septembre, permet désormais le ballet incessant des engins de terrassement, alors que les équipes vont s’activer ces prochaines semaines pour installer les garde-corps et finaliser l’étanchéité de l’ouvrage. Les travaux de plantations paysagères et d’aménagements écologiques sont également prévus cet automne. Les piétons et cyclistes n’ont pas été oubliés avec des pistes cyclables monodirectionnelles de chaque côté de la chaussée reliées au circuit de la Loire à vélo sur la rive sud, alors que des belvédères offriront des panoramas sur le fleuve.
Si l’essentiel du gros œuvre est achevé, reste à finaliser la chaussée au nord du pont, et appliquer l’enrobé sur l’ouvrage. Ce dernier sera doté de « propriétés acoustiques permettant d’absorber les nuisances sonores », confie Laurent Giquel, le chef de projet de la déviation. « Nous sommes clairement dans la dernière ligne droite. Si la météo est clémente ces prochaines semaines, nous pourrions même ouvrir la circulation dès la fin de l’année ». Les pronostiqueurs, eux, ne semblaient pas des plus enthousiastes sur ce dernier point et préféraient tabler sur un report de ce « moment historique » à l’arrivée du printemps 2025.
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