En séminaire vendredi 27 septembre, les ministres ont préparé dans un esprit chevaleresque l’intervention du premier d’entre-eux à l’Assemblée nationale ce 1er octobre. Sans garantie que l’esprit de Saint-Michel les aidera à convaincre des dragons élus par le peuple français.
Par Mag’Dom
“A la Saint Michel, tout le monde déménage… Peut-être à la cloche de bois“. En ce dimanche 29 septembre, la fête était à l’honneur dans la galerie royale de la taupinière du Val d’Amboise. Un lieu magistral choisi après moultes discussions. Plus nombreuses, les Loirétaines plébiscitaient la commune gâtinaise de Saint-Michel, mais durent abdiquer devant les imparables arguments de l’archiviste. Imbattable sur l’histoire de la région, elle expliqua que si la petite commune du Beaunois avait été créée au XVe siècle par un chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, c’était à Amboise, en 1469, que cet Ordre avait été fondé par Louis XI. Dont acte. La liesse pouvait s’installer, agrémentée de moultes friandises pour alimenter les débats, aussi débridés qu’ironiques.
Pour compléter, l’archiviste précisa que cet Ordre de Saint-Michel ne tint pas quatre siècles, et devint doucement, esprit républicain aidant, le précurseur des Arts et Lettres, honorant quelques chevaliers maniant plus aisément la plume ou le pinceau que le sabre ou le goupillon, et rarement des politiques. « De l’ordre, de l’ordre, de l’ordre, voilà ma culture », s’esclaffa une jeunette, singeant le récent mantra du tout nouveau ministre de l’Intérieur, histoire de lui retailler un costard. « A la gloire de Saint Michel Barnier, c’est moins certain », rigolait sa voisine, savourant ostensiblement une madeleine au chocolat Made in France, estampillée Saint-Michel, partenaire officiel des récents Jeux olympiques et paralympiques.
Tiens, justement. « Ils partirent 39, et par un prompt renfort, se verront 41 pour affronter les dragons de l’Assemblée nationale », rappela une autre. Le handicap et les anciens combattants ont eu droit à une séance de repêchage depuis la première annonce faite dans la douleur, ce qui fait un peu désordre, et ne devrait pas contribuer à apaiser les débats qui sentent déjà la poudre. « D’ici à ce que le gouvernement en sorte chocolat, il n’y a pas loin », asséna une autre. Ce qui serait très opportun. Car ce mardi 1er octobre, fruit cacaoté d’une décision française, chacun est invité à célébrer la Journée mondiale du chocolat, initiée par la Confrérie des chocolatiers et confiseurs.
Plutôt gourmande, la tribu taupienne a décidé de prolonger son séjour à Amboise comme il se doit. Car c’est aussi dans cette ville qu’officie Nicolas Viollet, maître chocolatier, et créateur en son établissement du Conservatoire de la confiserie. Et peut-être, susurra une malicieuse, « qu’on y verra un chevalier des Arts et Lettres monté sur un poulain ». Voire un Petit prince ? En ses somptueuses cuisines du château de Valençay, celui de Talleyrand murmurait que «l’homme est comme les vins: le temps en améliore le goût.». Pour ce qui est de ce gouvernement, la maturité promise semble des plus aléatoires.
