Gil Avérous, le « p’tit maire » devenu Grand

Le « p’tit maire », c’est le surnom affectueux que donnent les Castelroussins à Gil Avérous. La réussite de celui qui devient ministre de la Jeunesse et des Sports est un motif de satisfaction pour toute une ville.

Amélie Ouéda Castéra et Gil Avérous s’étaient déjà côtoyés au Centre National de Tir Sportif de Châteauroux avant de se retrouver au ministère de la Jeunesse et des Sports. Photo PB


Par Pierre Belsoeur.


« Paris 2024 », claironnaient les banderoles posées à Châteauroux depuis le printemps. On n’imaginait pas qu’elles présumaient le départ du maire pour la capitale au mois de septembre. À l’annonce de cette nouvelle étonnante (mais faut-il encore s’étonner des cabrioles de la raison politique depuis le mois de juin ?), les réseaux sociaux ont crépité de messages de félicitations et dimanche matin la NR était introuvable dès avant midi dans les différents points de vente.

Pour les habitants de Châteauroux et de la communauté d’agglomération en général, Gil Avérous fait pratiquement l’unanimité sur sa personnalité et sa gestion locale.

Châteauroux, ville sportive

Évidemment, à l’extrême droite et à gauche les oppositions tentent de faire entendre leur différence, c’est le jeu politique. Mais ses adversaires sont bien obligés de reconnaître qu’il a dynamisé la ville en y attirant des événements… sportifs en particulier. Il y a eu, bien sûr, les Jeux Olympiques, mais aussi deux championnats du monde de voltige aérienne attirant des foules énormes sur l’aéroport de Châteauroux, des championnats de triathlon qui se retrouvent rituellement sur le site de Belle Isle, le Tour de France qui déboulera en juillet prochain pour la cinquième fois avenue de La Châtre, sans oublier le soutien sans faille du maire à la malheureuse Berrichonne, l’équipe de foot pour laquelle les Castelroussins retiennent leur souffle, même s’ils ne vont plus guère au stade. Et puis, Gil Avérous continue de consacrer son dimanche matin à la course à pied et s’offre au moins un marathon chaque année, sans oublier de donner l’exemple à l’équipe des élus municipaux lors de l’Ekiden 36 de Châteauroux.

Gil Avérous (maillot bleu) ne se contente pas de récompenser les sportifs, il chausse aussi les baskets pour entretenir sa condition physique. Photo PB

Le parcours sans faute du gamin des Bordes

Pourtant, si les Castelroussins sont grisés par l’accession de leur maire au fauteuil de ministre de plein exercice, ce n’est pas avec l’espoir qu’il révolutionne ce ministère. C’est d’abord parce que cette nomination récompense le parcours exemplaire d’un des leurs.

Gil Avérous est le benjamin d’une famille de sept enfants d’un village proche d’Issoudun. Il est né aux Bordes en juillet 1973. Son parcours universitaire a eu pour cadre la région, il est titulaire d’une maîtrise de droit des collectivités de l’université d’Orléans. Il a notamment occupé le poste de directeur des services de la commune de Saint-Maur avant de rejoindre Châteauroux comme chef de cabinet du maire, Jean-François Mayet. Mais il était tombé tout petit dans la marmite de la politique. Le jeune militant du RPR, disciple de Jacques Chirac, était élu conseiller municipal des Bordes à 18 ans et maire de la petite commune de Fontguenand, à 25 ans. Jean-François Mayet allait lui donner l’impulsion décisive en imposant son chef de cabinet comme tête de liste lorsqu’il quitta ses fonctions en 2014. Une décision qui donna lieu à une campagne homérique*, trois listes issues de l’ex-majorité municipale se retrouvant en concurrence. La victoire de la liste Avérous éteignit les contestations et il fut reconduit avec 70% des voix au premier tour en 2020.

Il a repris sa liberté en janvier

Lors d’une interview accordée à Magcentre en novembre dernier, le tout nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports nous assurait qu’il ne troquerait pas son poste de maire pour un fauteuil parlementaire. Mais il n’avait pas été question d’entrer au gouvernement. Il n’avait pas donné suite à des sollicitations macronistes lorsque le parti du président tentait de débaucher des personnalités de LR. En désaccord total avec Éric Ciotti, il avait rendu sa carte du parti le 1er janvier dernier.

Dès lors il avait toute liberté pour répondre favorablement à une proposition de Michel Barnier pour entrer dans un gouvernement expérimental à l’espérance de vie improbable. Mais le pas est franchi pour envisager de nouvelles aventures. Et il gardera un œil attentif à sa ville si Chantal Monjoint, sa première adjointe, ceint l’écharpe de maire pour ce qui pourrait n’être qu’une sorte d’intérim.


*Une campagne volcanique racontée dans un livre « Le bal des Prétendants » aux éditions La Bouinotte.


Tony Estanguet n’avait aucune arrière-pensée en offrant ce tableau à Gil Avérous. Photo PB


Plus d’infos autrement sur Magcentre :

L’interview de Gil Avérous, l’homme qui murmure à l’oreille des ministres

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