Les week-ends Dar Dar offrent aux jeunes de 15 à 25 ans l’opportunité de vivre une expérience artistique gratuite autour du spectacle vivant. Pour sa nouvelle édition, onze lieux culturels en Centre-Val de Loire vont ouvrir leurs portes, invitant la jeunesse à découvrir, échanger et s’impliquer dans des projets créatifs.
Par Mael Petit.
Le Conseil régional veut en faire “Le” rendez-vous incontournable de la culture pour la jeunesse du Centre-Val de Loire. Fort d’une première édition « satisfaisante » selon la Région et les différents partenaires culturels ayant pris part à l’opération en 2023, Dar Dar revient en 2024, non pas avec trois petits jours comme l’année dernière, mais bien durant trois week-ends de suite en ce début d’automne : les 27, 28, 29 septembre, 4, 5 et 6 octobre, 11, 12 et 13 octobre. Le rendez-vous bénéficie donc d’une prolongation qui répond à l’insistance des jeunes sur la nécessité de développer l’accès gratuit aux lieux culturels. Mais aussi aux obstacles observés lors de la première édition où beaucoup avaient souligné la difficulté de participer à plusieurs événements en un seul week-end. « C’est vrai qu’il n’était pas forcément simple de s’organiser, d’assister à plusieurs animations en un week-end, admet le président de la Région François Bonneau. On nous l’a remonté et c’est pourquoi cet élargissement traduit notre volonté farouche à impliquer tous les jeunes, issus du rural ou urbains, et les aider à se projeter dans ces moments de culture ».
Les mobilités, enjeu clé pour la réussite de Dar Dar
Pour faciliter ce bouillonnement culturel à l’échelle régional, la collectivité mise aussi sur la gratuité des transports pour les jeunes sur son territoire mise en place depuis la rentrée 2023. Une aide précieuse surtout pour la jeunesse précarisée ou en milieu rural, où l’isolement est un des freins les plus importants à l’accès aux structures culturelles du territoire. « Un fossé est en train de se creuser », s’inquiète d’ailleurs François Bonneau. Et c’est sans doute là le principal défi auquel doivent faire face ces weekends Dar Dar. « La problématique des mobilités, nous y sommes très concrètement confrontées à la Halle aux Grains, témoigne le directeur de la scène nationale de Blois, Frédéric Maragnani. Même s’il arrive que des jeunes de Tours ou Orléans prennent le train pour venir voir nos spectacles. C’est d’ailleurs devenu une donnée importante dans notre saison ». Ces déplacements interdépartementaux pour assister à des spectacles sont loin d’être ancrés dans les habitudes du public, notamment chez la jeunesse. Et tout autant localement depuis les territoires éloignés où les jeunes n’ont d’autres choix que de rejoindre les centres urbains où se situent la plupart des structures culturelles. Un premier kilomètre bien plus difficile à réaliser qu’il n’y parait pour accéder à la culture.
Se pose également la difficulté de faire comprendre aux 15-25 ans qu’ils ont tout autant leur place dans ces lieux plus régulièrement fréquentés par les anciennes générations. « Cette période doit permettre aux jeunes d’investir et de faire leur ces lieux de spectacles vivants. L’objectif n’est pas uniquement de proposer des journées portes ouvertes où on y découvre des métiers et des pratiques artistiques. On souhaite toucher et embarquer des personnes nouvelles, avec derrière l’idée de leur donner envie de revenir, de les engager à plus long terme », souligne Delphine Benassy, vice-présidente de la Région chargée de la culture.
L’Eure-et-Loir manque à l’appel
Pour cela de nombreuses structures ont adapté leurs animations afin d’être « plus en phase » avec ce public composé de nombreux néophytes. Des moments d’échanges et de découverte « à la cool », dans la proximité et la pédagogie, dans le but de rendre accessible leur univers. « On s’est rendu compte que ce n’était pas aussi simple pour eux de venir au théâtre, tout comme ils sont parfois perdus dans le choix du spectacle », constate Marjolaine Baronie, responsable des actions artistiques au théâtre de la Tête Noire à Saran. Davantage branchés bars ou ciné au moment de s’organiser une sortie, il faut donc repenser ses animations pour séduire les jeunes. C’est pourquoi pendant Dar Dar, il sera possible de se bouger sur un Just Dance (jeu vidéo) géant sur la scène d’Équinoxe à Châteauroux ou prendre l’apéro au Théâtre de la Tête Noire à Saran avec une immersion dans l’univers du spectacle vivant remplie d’échanges autour des œuvres. Puis visiter verre à la main les coulisses de la Halle aux Grains de Blois ou bien celles du CDN de Tours avant un repas partagé avec l’équipe du spectacle « Rhinocéros ».
La liste n’est pas exhaustive puisque au total onze structures se sont portées volontaires pour dynamiser ces week-ends automnaux en faveur de la jeunesse. Onze sites provenant de cinq départements de la région seulement. En effet aucune structure eurélienne n’est présente au calendrier contrairement à l’année passée avec le théâtre de Chartres. Une situation que « regrette » la Région bien qu’il ait été proposé à différents lieux culturels du département de s’associer au projet. « Tous les éléments n’étaient pas alignés par rapport aux différentes situations au sein des structures », précise la Région. Les jeunes euréliens et euréliennes savent à quoi s’en tenir. Ils devront donc visiter d’autres départements pour pouvoir profiter de cet événement… régional.
Les 11 partenaires culturels de la région engagés dans le projet Dar Dar :
- Maison de la Culture de Bourges (18)
- Les Bains-Douches (18)
- Équinoxe (36)
- Centre Dramatique National de Tours – Théâtre Olympia ( 37)
- Le Temps Machine (37)
- Le Petit Faucheux (37)
- La Halle aux Grains (41)
- L’Hectare – Territoire Vendômois (41)
- Le Chato’Do de Blois (41)
- L’Astrolabe (45)
- Théâtre de la Tête Noire (45)
L’ensemble de la programmation sur : www.yeps.fr/conseil/5-bonnes-raisons-de-participer-au-week-end-dar-dar
Plus d’infos autrement sur Magcentre :
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