Six dépôts de bilan. Le septième a été évité grâce à la pugnacité des salariés, les Duralexien(ne)s, pour sauver leur entreprise et leurs emplois, mais aussi et surtout, tout un savoir-faire. Le verre réputé inclassable tient ainsi sa promesse et repart pour un tour.
Un peu comme dans la célèbre fable de La Fontaine, la verrerie Duralex (pour la petite histoire, du latin “Dura lex, sed lex”, soit « la loi est dure mais c’est la loi ») a déjà plié mais ne rompt jamais. Après des inquiétudes, des propriétaires divers et moult faillites, l’entreprise de La Chapelle-Saint-Mesmin, 79 printemps, placée en redressement judiciaire en avril 2024, connaît une nouvelle jeunesse grâce à 226 salariés qui ont choisi de s’engager pour ne pas interrompre une telle longévité industrielle en se regroupant en SCOP (Société coopérative de production ; SAS sur un mode de pouvoir démocratique et participatif, où les salariés sont les associés majoritaires). Un soutien provenant de financements publics et privés a également permis de définitivement convaincre le tribunal, et de sauver cette référence des arts de la table, ce souvenir d’enfance amusant à l’heure de la cantine où chacun(e) vérifiait son âge grâce au chiffre (du moule de fabrication, et non humain) inscrit au fond du verre. […]
Émilie Rencien