Avec 75 médailles, la délégation française a signé sa meilleure performance aux Jeux paralympiques depuis 24 ans. Le Centre-Val de Loire était représenté par sept athlètes licenciés dans la région, mais aussi par des natifs aujourd’hui engagés dans des clubs hors de ses frontières. Tour d’horizon de leurs performances.
Premier relayeur de la flamme olympique à Orléans, Rémy Boullé a décroché une médaille de bronze cet été. Photo Magcentre
Par Mael Petit.
Après le bilan des athlètes aux Jeux Olympiques, c’est au tour des paralympiens de passer au révélateur. Avec 75 médailles au total, la délégation française réalise sa meilleure moisson depuis les Jeux de Sydney en 2000. La région Centre-Val de Loire, reconnue pour son vivier de talents sportifs – et notamment ses para-athlètes – a pris toute sa part dans ce résultat. Ils étaient dix à participer aux JO paralympiques, dont sept sont licenciés dans un club du Centre-Val de Loire. Et dans un esprit de tradition chauvine qui se respecte, la rédaction n’oublie pas d’approprier à la région les succès de ces sportifs nés ou formés en Centre-Val de Loire, qu’ils soient encore ou non dans un club de la région aujourd’hui. Non seulement pour gonfler le bilan, mais aussi car les athlètes concernés n’ont pas oublié leurs racines au moment de poser sur le podium, croc immortalisé sur la médaille.
Le coup de cœur de ces Jeux est Eurélienne
C’est la belle histoire de ces JO paralympiques. D’abord parce qu’on ne l’attendait pas mais aussi parce que son émotion fut contagieuse chez les Français et même au-delà. Le visage d’Aurélie Aubert est sur tous les écrans, sourire indécrochable depuis son sacre le 2 septembre dernier à la boccia, sport de boules apparenté à la pétanque réservé aux personnes en situation de handicap. Depuis la reine Aurélie, atteinte de paralysie cérébrale, fait le tour des médias, accompagnée de son assistante de vie et coach, Claudine Llop. À 27 ans la Drouaise de naissance licenciée et domiciliée aujourd’hui dans l’Eure a décroché la première médaille française de l’histoire dans cette discipline habituellement dominée par la Corée du Sud, le Portugal ou la Thaïlande. Comme un symbole, c’est elle qui a eu l’honneur d’éteindre la flamme lors de la cérémonie de clôture dimanche dernier.
Lui aussi a été impérial au cours de la compétition de para badminton. Déjà couronné à Tokyo il y a trois ans, l’Abraysien (45) Lucas Mazur a réitéré l’exploit en étouffant tous ses adversaires dressés sur sa route vers l’or, y compris le numéro 1 mondial indien en finale (21-9 ; 21-13). Contrat rempli pour le joueur du club de bad de Chambly Oise, d’autant qu’à son titre est venue s’ajouter une médaille de bronze en double mixte avec sa partenaire Faustine Noël.
Elle est la seule régionale en argent. Gloria Agblemagnon licenciée au Troyes Omni Sport dans l’Aube, lanceuse de poids originaire de Saran (45), a fait vibrer le Stade de France au cours d’une épreuve au scénario plein de rebondissements. Constamment à la bagarre, la jeune femme a dû aller au bout d’elle-même pour battre son record personnel et ainsi s’assurer la deuxième marche du podium. Une revanche sur la vie et son enfance durant laquelle Gloria essuyait les remarques et moqueries de ses camarades à l’école en raison d’un handicap mental. La voilà aujourd’hui vice-championne olympique acclamée par tout un stade…
Pluie de bronzes pour les licenciés régionaux
Si les deux plus beaux métaux ont été glanés par les trois athlètes précités, les sportifs issus de clubs du Centre-Val de Loire ont eux aussi brillés pendant la quinzaine et certains ont pu goûter aux joies des podiums. De gros espoirs de médailles étaient nourris par les pensionnaires du club de tennis de table de Joué-lès-Tours, pépinière de talents. Profitant des projecteurs braqués sur leur discipline depuis la sensation des frères Lebrun lors des JO en août, les pongistes tourangeaux ont su surfer sur l’engouement du public français pour le ping. En équipe, le duo Clément Berthier-Estéban Herrault a atteint les demi-finales face à la paire chinoise. Une défaite en trois sets au goût amer à chaud au regard du scénario, mais au goût de bronze qui se savoure à froid. Un bonheur à retardement que n’a malheureusement pas connu la pongiste Morgen Caillaud, stoppée en quart par l’Irakienne et numéro 3 mondiale Najlah Al Dayyeni.
De son côté, le para canoéiste orléanais Rémy Boullé visait la passe de deux à Paris. Après le bronze à Tokyo, “Boby” réitère cette performance à Paris. Sur le plan d’eau de Vaires-sur-Marne, il a enflammé le public au terme de 200 m d’asphyxie en kayak. Cet ancien militaire, devenu paraplégique après un saut en parachute, participait à ses troisièmes Jeux paralympiques.
En bronze, la Castelroussine Manon Genest l’est également suite à sa performance en saut en longueur. Maman depuis deux ans, elle a trouvé les ressources pour faire taire les sceptiques – certains présents au sein même de la fédération handisport – sur sa capacité à performer malgré sa maternité et l’allaitement de sa fille. En plus de son hémiplégie partielle suite à un accident de la route, Manon Genest a dû batailler bien avant les paralympiques pour affirmer ses choix. Résultat, du bronze et un magnifique pied de nez à destination des rétrogrades.
En parallèle de cette moisson de médailles, à noter la 8e place de l’Équipe de France de para volley du Loir-et-Chérien Benjamin Pillerault, amputé tibial basé à Saint-Dyé-sur-Loire. Ou encore la performance pleine de promesses de la benjamine de la délégation française, Marie N’Goussou N’Gouy. À seulement 15 ans la jeune sprinteuse de l’EC Orléans-CJF a fait une entrée remarquée sur la piste internationale au moment où ses copines effectuaient leur rentrée. Encore un peu courte sur 200 m – éliminée en séries – elle a pris la sixième place en finale du 100m. On devrait logiquement la revoir pour Los Angeles 2028, avec de grandes chances de figurer, cette fois, dans la section des médaillés olympiques.
Plus d’infos autrement sur Magcentre :
La flamme paralympique est passée par Blois