Le 14 août 2024, le Directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclarait que la flambée de variole simienne africaine (mpox) constituait désormais une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). La propagation actuelle du virus est donc devenue préoccupante. Quels en sont les risques ?
Par Jean-Paul Briand.
La Mpox, le nouveau nom de la variole du singe (ou monkeypox), est une maladie infectieuse qui est passée de l’animal à l’homme (zoonose). Elle est causée par un virus apparenté à celui de la variole. Les singes, les rongeurs arboricoles et terrestres sont des réservoirs du virus. Sa transmission interhumaine se produit par des objets contaminés mais surtout lors d’un contact direct avec des lésions cutanées ou muqueuses d’une personne infectée, d’où un risque de contamination lors des rapports sexuels.
En 2023, en Centre-Val de Loire, 19 cas sur le secteur de la Touraine
La Mpox a été diagnostiquée pour la première fois chez des humains en 1970 en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). De petites flambées épidémiques localisées ont régulièrement lieu en Afrique Centrale et de l’Ouest. Cependant durant l’été 2022 une émergence mondiale de ce virus (sous-type clade 2) a eu lieu (voir un précédent article de Magcentre) obligeant le directeur général de l’OMS de déjà déclarer une USPPI le 23 juillet 2022.
Depuis ce pic de 2022, même si le virus continue de circuler, le nombre de cas a considérablement diminué. Pour la France, où la Mpox est une maladie à déclaration obligatoire (MDO), Santé publique France publie régulièrement des rapports de surveillance de l’épidémie. Les contaminations se produisent essentiellement chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. En 2023, 52 infections à virus monkeypox ont été notifiées sur toute la France (sans aucun décès) dont 19 cas en Centre-Val de Loire sur le secteur de la Touraine.
Ce réveil du virus de la Mpox est une menace de santé publique
En cet été 2024, l’histoire se répète : ces derniers mois, en RDC, une recrudescence de cas humains de Mpox a été constatée. Elle est due à une souche émergente connue sous le nom de clade I. Elle est particulièrement virulente et dangereuse pour les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans. Selon l’OMS, la maladie aurait occasionné en RDC plus de 500 morts depuis le début de l’année, dont 62 % concernent des enfants de moins de 5 ans. Elle se propage rapidement en Afrique (Congo, Angola, Zambie, Rwanda, Burundi, Ouganda, Sud Soudan, Centre Afrique). Ce réveil du virus de la Mpox est une menace de santé publique justifiant le déclenchement d’une USPPI. Elle est caractérisée par une éruption cutanée (mains, pieds, poitrine, visage, bouche ou près des organes génitaux), de la fièvre, des ganglions enflés, de la fatigue, des douleurs musculaires, des maux de tête et des symptômes respiratoires. Elle dure entre 2 à 4 semaines et guérit spontanément. Le malade est contagieux à partir de l’apparition des premiers symptômes et jusqu’à la chute des croûtes.
Le risque d’infection pour la population européenne est encore considéré comme faible
Il est hautement probable que des cas sporadiques soient déclarés prochainement en France comme cela vient d’être le cas en Suède. Un des derniers rapports de Santé Publique France est rassurant : « Aujourd’hui, en France, aucune contamination par le clade I n’a encore été recensée » peut-on lire. Néanmoins une attention particulière doit être portée aux femmes enceintes, aux patients immunodéprimés ainsi que pour les personnes ayant de multiples partenaires sexuels. En France, la vaccination contre la variole a été obligatoire de 1902 jusqu’au début des années 1980 et protège encore partiellement les patients vaccinés. Toute nouvelle vaccination doit se faire avec un vaccin antivariolique de 3ᵉ génération. À ce jour le risque d’infection par un virus mpox de clade I pour la population européenne est encore considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Pour en savoir plus sur les dispositifs de prise en charge, un service est ouvert tous les jours de 8h à 23h, au numéro 0 801 90 80 69.
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