La cathédrale d’Orléans était pleine ce jeudi 25 juillet pour accueillir l’Orchestre des Jeunes du Centre (OJC) en concert à l’issue de sa 39ᵉ académie d’été placée sous la direction de Simon Proust. Près d’une centaine de jeunes musiciens ont fait résonner les voûtes d’un programme grandiose consacré à Wagner et Tchaïkovski.
L’OJC en concert à la cathédrale d’Orléans le 25 juillet. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
Un beau concert. C’est ce qui était exprimé unanimement par les spectateurs venus nombreux écouter l’OJC à la cathédrale. Le programme était pourtant ambitieux, avec des pièces rarement entendues en concert, vu l’effectif qu’elles requièrent et la qualité dont elles ne peuvent se départir. Et l’OJC possède les deux : les effectifs sont là avec des pupitres de cordes fournis, des vents qui s’investissent en relais, une belle palette de percussions et même deux harpes. Quant à la qualité, elle est indéniable, sous une direction engagée et sensible de Simon Proust. À ceci s’ajoute une ambiance de musique partagée qui n’échappe pas au public et qui contribue à une musique d’ensemble qui porte bien son nom.
Un programme original
Le concert s’ouvre avec le prélude de Parsifal de Wagner. Un grand unisson de cordes alterne avec interventions des vents, les séquences alternent dans différentes tonalités avant un grand tutti qui fait sonner l’orchestre. Un deuxième mouvement « Enchantement du vendredi saint » donne la couleur de l’orchestre très homogène avec de belles interventions solistes de la flûte ou la clarinette.
Les six contrebasses en fond de tableau offrent un bel encadrement de l’orchestre qu’elles soutiennent dans un engagement très solide et très visuel en communication directe avec le chef.
C’est ensuite un joli duo de harpes avec « jeux d’eau » de Claude Debussy, transcrit du piano aux harpes pour le plus grand plaisir des oreilles. C’est musical, c’est doux et coule comme de l’eau de source.
Une symphonie grandiose
Après l’entracte, place à Piotr Ilitch Tchaïkovski et sa symphonie n°6 « Pathétique ». Simon Proust la présente avec l’habileté qui est la sienne quand il fait ce type d’exercice (voir ses billets qu’il produit régulièrement sur internet). Et là, les explications théoriques font place à du ressenti face à une musique à programme sur laquelle Tchaïkovski est resté énigmatique, mais qui peut aujourd’hui résonner très fort en émotions.
Simon Proust présente avec passion la symphonie “Pathétique” de Tchaïkovski. Photo ACC
L’œuvre démarre dans les graves avant l’intervention des cordes comme une sorte de plainte qui conduit vers les grandes lignes mélodiques et la fureur d’un orchestre en majesté. Le deuxième mouvement et son étonnante valse à 5 temps est du plus bel effet. Simon Proust la conduit avec beaucoup de sensibilité, dansant avec les musiciens, escamotant la baguette pour susciter la musique la main sur le cœur. Le troisième mouvement déferle ensuite sur tout l’édifice, dans un tempo endiablé, avec des bruissements de cordes accompagnant un solo de trompette et de beaux développements des sonorités d’orchestre. Avec le quatrième mouvement, c’est le retour au calme, avec des longues phrases très mélodieuses dans une atmosphère très romantique qui entraine l’auditeur vers la félicité.
À la fin de cette œuvre monumentale, l’orchestre reste un long moment silencieux, comme subjugué par la musique et figé dans ses résonances, suivi par le public qui retient son souffle. Avant de laisser libre cours aux applaudissements nourris et enthousiastes face à la performance de ces jeunes qui ont entamé l’apprentissage de ces œuvres conséquentes il y a tout juste 10 jours. Une très belle et bonne soirée d’été.
Pour en savoir plus :
Le concert est redonné :
Samedi 27 juillet 20h à la Cathédrale de Blois
Dimanche 30 juillet 17h à l’Hôtel de ville de Tours
http://www.ojc.fr/
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