L’association Fortissimo a annoncé l’arrêt de sa programmation, après 25 ans de concerts prestigieux organisés chaque année à la salle de l’Institut, puis plus récemment au théâtre d’Orléans. Personne ne s’y attendait. Magcentre a essayé d’en savoir plus.
La salle de l’Institut : un photo montage réalisé par Margot Capello pour une exposition ESAD au théâtre
d’Orléans. Photo ACC
Par Anne-Cécile Chapuis.
L’association Fortissimo enchante le public orléanais depuis 25 ans. Sa notoriété n’est plus à faire, à en juger par les salles pleines lors de chacun des six concerts de la saison. Sa renommée dépasse les frontières de l’Orléanais et on ne saurait citer tous les interprètes de haut niveau qui s’y sont produits. Dans le désordre, reviennent les noms de Gautier Capuçon, Anne Queffélec, Alexandre Tharaud, le quatuor Ysaÿe, le Trio Wanderer, Anne Gastinel…
25 années de concerts prestigieux
Lancée en 1999 par Yann Pedretti, la formule a rapidement trouvé son créneau et son public, en invitant des solistes de grand renom et en proposant à Orléans des concerts qu’on ne voit que sur les grandes scènes nationales. Le public ne s’y est pas trompé, avec des abonnements renouvelés chaque année et des salles pleines. Alexandre de Metz, actuel responsable de l’association, souligne également un changement qui s’est opéré au fil des ans : il a une liste d’attente et les agents le sollicitent pour venir ou revenir à Orléans. Les musiciens sont séduits par l’acoustique de la salle, l’ambiance orléanaise et l’accueil de Fortissimo.
Et il tient à souligner que l’association ne demande aucune subvention, hormis, ce qui n’est pas neutre, une salle mise à disposition six fois par an.
Un manque de soutien
Las, le couperet vient de tomber. « On ne veut plus de nous », que ce soit à l’Institut ou au Théâtre. Bien sûr, depuis novembre, il a bataillé, cherché des explications et surtout des solutions. Portes closes, pas de réponse que ce soit du côté des directeurs comme du côté de la mairie d’Orléans. Il en arrive donc à la décision d’arrêter les activités, la mort dans l’âme, avec un goût amer d’une aventure brutalement interrompue.
Mais son propos reste positif. Il tient à garder en mémoire les belles pages écrites avec les musiciens et le public. Il rend hommage à l’équipe de bénévoles, « une bande de passionnés » qui ont fait tourner l’association. « La clé c’est l’envie, celle du public, celle des artistes, celles des partenaires. Si on ne veut plus de nous, je ne ferai pas de forcing. Je préfère partir la tête haute avec 25 ans de souvenirs magnifiques ».
Se souvenir des belles choses
Quand on l’interroge sur la recherche d’autres salles, Alexandre de Metz évoque plutôt d’autres villes : Blois, Tours ou Bourges qui sera capitale européenne de la culture 2028 ?
Mais il ponctue son propos sur l’importance de « se souvenir des belles choses plutôt que polémiquer » par rapport à des décisions qui restent nébuleuses et non dites. Les hypothèses des travaux de la salle de l’Institut dont on parle depuis longtemps sembleraient se préciser pour 2026. Quant au théâtre d’Orléans, les rênes sont entre les mains du directeur qui a déjà montré sa fermeté dans les décisions qu’il prend.
Quoi qu’il en soit, Fortissimo laissera un vide à Orléans, et pour les fidèles spectateurs, c’est un grand regret avec un arrière-goût d’incompréhension…
Pour en savoir plus :
De Fortissimo à Octave à Orléans
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