En France environ 100 000 enfants sont atteints de diabète. C’est une maladie rare dont la fréquence augmente régulièrement, environ 4% par an. Le pic de fréquence se situe vers 8-10 ans.
Par Philippe Emy
Des signes doivent alerter les parents : fatigue, pipi au lit ou sa réapparition, perte de poids, soif intense. Son diagnostic est simple par la recherche de sucre dans les urines à l’aide d’une simple bandelette. Il sera confirmé par une prise de sang révélant une hyperglycémie.
Un capteur de glucose en continu.
C’est une pathologie lourde dont le traitement est complexe et contraignant pour l’enfant et sa famille et qui nécessite une attention et une implication constantes des parents.
Dispositif d’injection automatisé d’insuline
Le service de diabétologie du CHU d’Orléans a créé en décembre 2022 un hôpital de jour de diabétologie pédiatrique où sont suivis 320 enfants diabétiques.
Malgré un personnel soignant en sous-effectif, le CHU est à la pointe de la prise en charge complexe du traitement. Depuis des décennies le traitement consiste en l’administration par piqûres sous-cutanée d’insuline. Avant chaque injection, la quantité administrée dépend du taux de sucre mesuré dans une goutte de sang prélevée sur la pulpe d’un doigt (glycémie).
Pour obtenir une régulation optimum de la glycémie, les piqûres pluriquotidiennes d’insuline (jusqu’à 4 par jour) sont nécessaires.
Une révolution thérapeutique : la pompe à insuline couplée à un capteur de glycémie
Depuis quelques années les piqûres sont remplacées par un pousse-seringue électrique (pompe) alimenté par une batterie qui délivre en permanence l’insuline par voie sous-cutanée à l’aide d’un petit tuyau fiché sous la peau dans le ventre ou la cuisse. La mesure de la glycémie est réalisée par un capteur indolore placé sur le bras. Il remplace le prélèvement sanguin sur la pulpe du doigt. Le résultat est fourni à la pompe par Bluetooth.
La difficulté est d’adapter la dose d’insuline pour réguler la glycémie qui varie sans cesse en fonction de l’alimentation, de l’activité physique, du stress et du mode de vie.
Grâce à l’intelligence artificielle, la pompe est devenue un véritable petit ordinateur capable de s’adapter à chaque patient. Elle délivre la quantité nécessaire d’insuline, en fonction du taux de sucre fourni par le capteur. Elle vise à réaliser un bon équilibre glycémique évitant les fluctuations d’hyper et d’hypoglycémies délétères pour l’organisme. En plus de la glycémie, de nombreuses informations sont fournies à la pompe comme la teneur en sucre des repas. L’enfant et les parents doivent apprendre à la calculer grâce à des outils ludiques élaborés par les diététiciennes du service (GluciSchool). La pompe s’adapte progressivement aux modes de vie, et aux habitudes alimentaires de chaque patient. Elle peut par exemple s’arrêter temporairement, si la glycémie est trop basse, évitant ainsi un coma hypoglycémique.
La pompe à insuline, reliée au capteur, permet de réduire les situations d’hypoglycémie.
L’hôpital de jour de diabétologie pédiatrique permet l’apprentissage de ce traitement. Bien qu’il soit complexe il permet une plus grande autonomie du patient et un meilleur équilibre glycémique.
Le service de diabétologie pédiatrique a noué un partenariat avec l’ASPEED (Association Solidarité Partage Entraide Échange Diabète). Il s’agit d’une association de parents d’enfants diabétiques qui fournit une aide précieuse aux parents d’enfants diabétiques souvent désemparés lors de l’annonce de la maladie et de la mise en place du traitement.
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