Le Tour de France à Orléans, enfin un prétexte pour devenir une ville cyclable ?

Les coureurs partaient d’Orléans lors de la 10e étape du Tour de France ce mardi 9 juillet. La ferveur constatée dans la ville confirme l’amour des Orléanais pour le vélo. Et si cette journée devenait le point de départ d’une politique cyclable volontariste sur la métropole ?

Les coureurs sont passés au pied de la cathédrale. Photo Magcentre


Par Mael Petit, Photos Marie-Line Bonneau



23 ans qu’Orléans attendait son retour. Le Tour de France était de passage dans la cité johannique ce mardi 9 juillet, une première depuis 2001. Particulièrement gâtée cette année, la ville avait été choisie comme lieu de la première journée de repos du peloton prévue la veille. Une aubaine pour les Orléanais les mieux informés sur les réseaux qui pouvaient approcher plusieurs coureurs sirotant un verre en terrasse. Un moment privilégié avant le tourbillon frénétique du lendemain. Car le Tour n’est pas seulement une course, c’est avant tout un spectacle à la mécanique parfaitement huilée. La foule massée devant le podium de présentation des équipes ou au bord du tracé en centre-ville vient aussi pour la caravane publicitaire qui précède le peloton. Les hostilités ont donc débuté bien avant le départ de la course avec les traditionnels jets de goodies promotionnels. Car un vrai fan du Tour ne repart pas d’une étape sans un fameux bob à carreaux rouge et blanc ou une casquette à pois rouge. Familles, cyclistes, passionnés de vélo ou pas du tout jouent des coudes pour se faire sa place et tenter d’obtenir son précieux sésame.

 

 

La ville rêvait du Tour

Pour accueillir ce beau petit monde, Orléans avait mis les petits plats dans les grands. Voir les coureurs flirter avec la cathédrale Sainte-Croix était un tableau rêvé par son maire Serge Grouard. Passionné de sport et de vélo – l’homme n’est jamais avare d’anecdotes sur l’histoire du Tour – il voulait depuis longtemps s’offrir cette course. Pour lui, pour les Orléanais et pour sa ville. Car le Tour est avant tout une vitrine qui assure une médiatisation et une visibilité qui dépassent de loin les frontières de la France. Et à en juger par le nombre de touristes présents ce mardi ou encore les images de la ville qui vont tourner sur les réseaux et autres canaux de diffusion à l’étranger, le coup sera forcément réussi. Mais encore fallait-il convaincre l’organisation du Tour de France et son directeur Christian Prudhomme de venir à Orléans.

C’était clairement l’année ou jamais avec les Jeux olympiques 2024 qui excluaient Paris du parcours. Souvent boudée, la préfecture de la région Centre-Val de Loire souffre de sa proximité géographique avec la capitale. Serge Grouard a donc flairé le bon coup et Prudhomme n’a eu de cesse de souligner la forte volonté politique du maire depuis la révélation du parcours et la présence d’Orléans comme ville-étape. L’ancien cycliste professionnel loirétain Pierre Rolland, vainqueur de deux étapes sur le Tour, était régulièrement missionné dans un rôle de conseiller pour communiquer sur l’arrivée du Tour dans la ville. Orléans a tout fait pour manifester son intérêt pour la course jusqu’à se parer des plus belles couleurs du Tour pour épater l’organisation le jour J. En témoigne le pavoisement de la rue Jeanne d’Arc et de la rue royale avec les gloires passées et actuelles du Tour de France qui a fait son petit effet auprès de l’organisation de course. Dans ce petit jeu de séduction, Orléans s’est montrée très insistante, peut-être dans l’espoir de voir plus souvent le peloton traverser sa ville.

Catalyseur pour un plan vélo ambitieux ?

Reste que cette passion affichée pour le vélo contraste avec une politique cyclable orléanaise fréquemment décriée. Or cette vitrine du Tour de France doit également servir à promouvoir la pratique cyclable à l’heure où la plupart des collectivités cherchent à favoriser les mobilités douces. Ces derniers mois, Serge Grouard qui est aussi président de la métropole multiplie des déclarations en faveur de l’écologie. Un “écolo nouveau” qui, après avoir concédé fin 2023 une action pour le vélo jusqu’ici contrastée, affirmait que 2024 serait une grande année de travaux pour enclencher une nouvelle dynamique. L’accueil d’un événement comme le Tour de France doit s’accompagner d’un allant politique significatif pour encourager la pratique du vélo. Une idée appuyée par Pierre Rolland qui nous confiait même sa volonté de proposer son expertise dans un rôle de conseiller pour travailler « sur les points noirs et les axes d’amélioration ». Une proposition qui pourrait aider. Il serait dommage que le passage du Tour de France reste sans lendemain.

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