Dimanche soir, c’était trois circonscriptions, trois députés sortants en ballottage défavorable, tous sont en seconde position derrière les candidats RN, deux triangulaires potentielles. Dès ce lundi, un pacte républicain et le barrage qui va avec ont été déclarés : les deux candidats arrivés en troisième position dans les 1er et 2e circonscription ont annoncé leurs désistement respectif.
Par Fabrice Simoes
Dans le Cher, comme ailleurs, le taux de participation record (66,70%) a été une surprise. Ce regain de mobilisation électorale était déjà marqué bien avant la mi-journée. Cependant, cela n’a pas modifiée en quelque point que ce soit les dernières tendances prévues par les instituts de sondage.
Dans ce secteur du Berry, pas de surprise donc, peu importe la valeur ou les capacités du candidat, et peu importe non plus son parcours ou son discours, s’il avait l’étiquette RN, c’était la bonne pioche. Les deux parachutés et un inconnu sont donc en tête à l’issue du premier tour de ces élections législatives anticipées. Dans tous les cas, ce sont les trois députés sortants qui occupent la deuxième place. Dans l’affaire, la majorité gouvernementale sauve même assez bien les meubles avec ses deux actuels représentants encore en capacité de retrouver leur fauteuil la semaine prochaine, tout comme celui de la Nupes devenue Nouveau Front Populaire. D’une manière générale, si les trois députés sortants du Cher semblent en moins bonnes postures que lors des dernières échéances, ils peuvent, mathématiquement, conserver leurs fonctions pour deux années supplémentaires. A la condition que, dans chaque camp, les consignes de vote soient respectées …
Trois duels au final
Dans la première circonscription, on s’attendait à ce que le représentant du NFP, Hugo Lefelle, adjoint au maire de Bourges, outre son électorat attitré, puise dans une partie des déçus par les ex-En Marche. Malgré ses 25,22 % des suffrages, suffisants pour être présent au 2e tour, il est encore loin de François Cormier-Boulligeon (ENS), le député sortant et candidat Renaissance pour la majorité présidentielle et ses 33,01 %. Dès les résultats définitifs connus, l’élu socialiste berruyer a annoncé qu’il « voterait pour François Cormier-Bouligeon » au deuxième tour. Pour le coup, la triangulaire s’est transformée en duel en une soirée seulement. En tête, presque partout sur ce territoire et surfant sur la vague populiste, le Parisien Ugo Iannuzzi, candidat du Rassemblement national, arrive premier de circo avec 39,94 % des voix.
Même cas de figure dans la deuxième circonscription où l’ancien suppléant de la Modem élue députée en 2017, Nadia Essayan, Gabriel Behaghel, est arrivé en troisième place avec 20,83 %, à 9 points derrière Nicolas Sansu (29,68 % ), le sortant PCF représentant le NFP. L’ex-députée de 2017, devenue candidate-suppléante, a assuré que « il est bon de se rappeler qu’au premier tour on choisit et au deuxième, on élimine. Son binôme n’a pas attendu les directives de son parti Horizons pour se désister et appelé « Le front républicain (à) se mobiliser dans l’intégralité du département ». Dès ce dimanche, il expliquait, dans le journal local, vouloir voter pour Nicolas Sansu et jouer le jeu du barrage républicain. Pour le RN, le jeune élu municipal Marologien Bastian Duenas a bénéficié de la virginité retrouvée des figures emblématiques du parti d’extrême droite pour dépasser les 50 % dans beaucoup de communes rurales. Il n’y a bien que dans les bureaux de votes des villes qu’il n’est, parfois, que derrière le sortant. Pour le deuxième tour, là aussi la triangulaire est devenue duel. Par contre, les électeurs du maire de Vignoux-sur-Barangeon Philippe Bulteau, candidat divers droite (6,36 %), peuvent faire pencher la balance d’un côté ou l’autre.
Le duel était officiel dès la fin du dépouillement du 1er tour dans la 3e circonscription. Pas besoin de désistement d’un troisième qualifié, ils n’étaient déjà plus que deux … Pierre Gentillet, l’avocat parisien, candidat du Rassemblement national qui veut mettre au pas le Conseil constitutionnel, est largement arrivé premier avec 43,15 % des voix. Il devance Loïc Kervran, député sortant et candidat sous étiquette Horizons pour la majorité présidentielle, 31,20 % des suffrages. La candidate du FNP, la LFI Emma Moreira, est troisième avec un score correct de 17,14 % mais insuffisant pour se maintenir. Par ailleurs, les 5,84 % de la candidate Les Républicains, vice-présidente du Conseil départemental, sont beaucoup moins anecdotiques qu’il n’y paraît… Comme dans la deuxième, c’est là que se trouvent les réserves de voix des uns et des autres.
https://www.cher.gouv.fr/contenu/telechargement/38808/299728/file/R%C3%A9sultats+-+1%C3%A8re+circonscription_2024-06-30_22h21.pdf
https://www.cher.gouv.fr/contenu/telechargement/38809/299733/file/R%C3%A9sultats+-+2%C3%A8me+circonscription_2024-06-30_22h25.pdf
https://www.cher.gouv.fr/contenu/telechargement/38810/299738/file/R%C3%A9sultats+-+3%C3%A8me+circonscription_2024-06-30_22h26.pdf