Marguerite Broquedis, première championne olympique française, a vécu à Orléans

Marguerite est une championne de tennis, la première femme française à avoir remporté une médaille d’or aux JO de Stockholm en 1912. Une bande dessinée vient de lui être consacrée par Paul Carcenac, scénariste et Fabien Ronteix, dessinateur, qui sera présentée à Legend BD Orléans le 14 juin. Les petites-filles de la sportive seront présentes pour en dévoiler davantage sur le personnage.

Couverture de la BD de Paul Carcenac et Fabien Ronteix. Photo ACC

 

Par Anne-Cécile Chapuis


L’histoire a parfois des détours et des recoupements…. Marguerite Broquedis (1893-1983) a défié la chronique en son temps. Seule athlète féminine sur 112 participants de la délégation française, elle a brillamment défendu le sport français en remportant la médaille d’or en 1912. Un grand moment pour le tennis, pour le sport féminin, mais aussi pour la cause des femmes car, déjà à l’époque, Marguerite Broquedis revendique son engagement et se libère des carcans. Elle va jusqu’à se couper les cheveux, raccourcir sa robe et se présenter à la remise de médaille en jupe-culotte. Un comble pour l’époque !

Cette « épopée » beaucoup moins anodine qu’il n’y parait méritait bien une mise en valeur. C’est ce que viennent de faire Paul Carcenac, scénariste parisien, journaliste au Figaro et Fabien Ronteix, dessinateur vivant à Bordeaux, en publiant une BD aux éditions « Des ronds dans l’eau » sortie le 29 mai 2024.

Plusieurs décennies à Orléans

Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est que Marguerite, née à Pau, a vécu plusieurs décennies à Orléans après être passée par Vendôme. Si elle a continué à jouer au tennis jusqu’à un âge avancé de sa vie (elle est morte à près de 90 ans), sa carrière a été stoppée par la Première Guerre mondiale, juste après sa dernière victoire remportée en 1914 contre Suzanne Lenglen.

Elle mène alors une vie professionnelle et familiale, directrice de clinique à Vendôme puis à Orléans (Chanzy). Elle a deux filles, chacune mères de trois enfants. Parmi ces dernières, une figure bien connue des Orléanais puisqu’il s’agit de Catherine Mounier, ancienne administratrice de l’Orchestre Symphonique d’Orléans, vice-présidente du Concours International de Piano d’Orléans, membre des Amis de l’Institut.

Pour Catherine Mounier, elle était « une vraie grand-mère »

Nous avons pu l’interroger ainsi que sa sœur orléanaise Isabelle Delpierre, pour en savoir plus sur le personnage de Marguerite Broquedis, leur « Mamie Vendôme » aux yeux bleus. Toutes deux en parlent avec beaucoup d’affection. Elles ont découvert la BD après sa parution et y retrouvent bien l’histoire de leur grand-mère maternelle, mais bien évidemment leur vécu est autre. « C’était une vraie grand-mère », dit Catherine qui déjeunait chez elle dans le quartier Dunois lors de ses années collège. « Elle était drôle, racontait, riait », souligne Isabelle, évoquant celle pour qui la célébrité olympique n’était qu’un moment de sa vie. « C’est de l’histoire ancienne », disait-elle lorsqu’on lui en parlait. Cependant, elle portait sa médaille d’or en pendentif autour du cou et, après sa mort, elle a attribué ses coupes ou trophées nominativement à chacun de ses descendants. La médaille d’or est chez l’ainé de ses arrières petits-enfants.

À la fin de la BD, figurent plusieurs photos de Marguerite Broquedis, dont la célèbre médaille d’or portée en pendentif par la championne. Archives Isabelle Delpierre. Photo ACC

Une notoriété qui se dessine

Plusieurs auteurs se sont intéressés à Marguerite Broquedis. Des articles sont parus sur elle dans « Tennis Magazine » ou « Carnets de Roland Garros », une exposition a lieu pour laquelle la famille a prêté le diplôme et la médaille bien sûr. Le Monde, Libération lui ont consacré des articles, parlant de « la déesse du tennis » mais aussi de « la grande oubliée du tennis ».

À Orléans, elle a inauguré les salles de l’USO Argonne quartier Belneuf avec Jean Borotra.

Celle qui a mordu la vie à pleines dents, construisant une vie familiale et professionnelle tout en préservant ses passions pour le tennis bien sûr, mais aussi le violon ou le cheval, a su s’affranchir des contraintes de son époque, a assurément œuvré pour une émancipation du rôle de la femme, dans le sport et au-delà.

Un aperçu de la Bande dessinée. photo ACC


Le récit joliment dessiné de ses exploits est un beau témoignage sur lequel les auteurs sauront expliquer leur démarche et leurs recherches lors de la séance du 14 juin. Les deux petites filles seront présentes à partir de 18h et pourront évoquer en contrepoint le personnage hors du commun de Marguerite Broquedis. Un nom à retenir qu’il était temps de sortir de l’oubli !

Infos pratiques

« Marguerite Broquedis, L’histoire de la première championne olympique française »de Paul Carcenac et Fabien Ronteix

aux Éditions Des ronds dans l’O

Album cartonné. Prix de vente : 16,90€

Dédicace à Legend BD, 39 place du Châtelet à Orléans

Jeudi 14 juin à partir de 15h puis témoignages des petites-filles à 18h


Pour aller plus loin dans Magcentre :

Catherine Mounier: « Cet Orchestre d’Orléans fut toute ma vie »

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