Des disparitions qui sèment le doute

Symbole de l’industrie blésoise, la chocolaterie Poulain doit bientôt fermer. Conjointe au décès de l’inspirateur de la Fondation du doute, cette disparition ressemble à un mauvais tour signé Robert Houdin.



Par Mag’Dom


« Si Poulain se barre, ça sent la poudre ! ». Pas contente, la taupe loir-et-chérienne arrivée en urgence à la réunion hebdomadaire de la tribu. Elle venait d’apprendre qu’à Blois la chocolaterie Poulain allait fermer définitivement dans les prochains mois. Une institution plus que centenaire pour cette ville, la première boutique du nom ayant été ouverte en 1848, qui se targue sur son site d’avoir « pour mission de rendre ses délices cacaotés accessibles à tous les becs sucrés ». Mais là, c’est plutôt avec le bec enfariné que les propriétaires ont décidé de mettre la clé sous la porte et les plus de cent employés à la rue. Ayant mangé du cheval, la contestataire avait même trouvé un nouveau slogan, « Quand y’en a pu Poulain, y’en a pu pour l’autre ». Pas certain que cela reste gravé pour autant sur les tablettes de l’histoire, ou à l’intérieur des enveloppes de Carambar, la société actionnaire.

Énervée, elle en arrivait même à faire des amalgames étranges, marquée par le décès de l’artiste Ben, initiateur de la Fondation du doute, qui a voulu rejoindre son épouse le lendemain de la mort de celle-ci. À 88 ans, l’amateur de mots et de concepts interrogatifs avait pourtant encore des choses à dire, à Blois ou à Nice, son lieu de résidence. Ces deux soudaines disparitions n’ont toutefois aucun rapport avec la présence de la Maison de la Magie dans la ville, assurait-elle. Les fans de Robert Houdin, illusionnistes ou mentalistes, ne se seraient jamais permis d’aussi minables tours, trop attachés à la mémoire de leur idole. Ce fils d’horloger devenu un ingénieur novateur, qui aurait plu à Ben, n’aurait jamais pu trahir une entreprise qui installa sa première boutique dans sa maison natale, 43 ans après ses premières tétées.

Du côté d’Orléans, où Robert Houdin fréquenta la faculté de lettres, on s’inquiète aussi pour la reprise de l’entreprise Duralex, à La Chapelle-Saint-Mesmin, encore menacée de disparition. Sera-t-elle reprise par une banque, ou par une SCOP, solution qui paraît viable ? Honnêtement, si au bord de la Loire on pouvait continuer longtemps à produire et consommer un succulent et chaud chocolat Poulain dans un remarquable mug de chez Duralex, ce serait vraiment magique !

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    14°C
  • dimanche
    • matin 11°C
    • après midi 18°C
Copyright © MagCentre 2012-2024