De l’Autriche à l’Arménie, de Strauss à Khatchatourian… Ce samedi 1ᵉʳ juin, en l’église de Jouy-le-Potier près d’Orléans, l’ensemble à cordes Venellissimo vous transportera dans un voyage musical entre musiques savantes et musiques traditionnelles. Proposé par l’association Le Bois de l’Orgue Jovicien, ce concert sera donné au profit de la restauration d’un orgue dont les tuyaux en bois en font un instrument d’une grande originalité.
L’ensemble à cordes Venellissimo avec Guillaume Idier, Valérie Heng, Elisabeth Giraud, Sylvie Schwoob, Anne-Cécile Chapuis, Yolaine Dubois, Jean-François Roux (alto) et Thierry Pagin (violoncelle). Photo Venellissimo.
Par Estelle Boutheloup
Deux bonnes raisons de venir samedi soir (18h30) en l’église de Jouy-le-Potier. La première : un concert inédit qui transportera amateurs et mélomanes dans un voyage musical en deux parties, de Vienne, en Autriche, à Erevan, en Arménie. Porté par l’ensemble à cordes Venellissimo, ce concert rendra hommage au génie de Schubert, aux valses de Johann Strauss et aux marches moins connues des frères Schrammel. « La Schrammelmusik est un genre musical typique de la région de Vienne à la fin du XIXe siècle », explique Guillaume Idier, à la direction de l’ensemble Venellissimo. « Elle doit son nom aux frères Johann et Josef Schrammel qui fondent en 1878, avec le guitariste Anton Strohmayer, un petit ensemble proposant un répertoire folklorique de chants, de marches, de danses et de valses, dans les auberges de la capitale autrichienne. »
Suivra une exploration des musiques classiques et traditionnelles d’Arménie avec Khatchatourian et son célèbre Adagio de Spartacus et Phrygie, les miniatures de Komitas et les airs de Ganatchian, connu pour avoir arrangé l’hymne arménien en 1918. « Nous interpréterons une partie de ses œuvres de musique vocale arrangées pour cordes et flûte », poursuit le premier violon. « L’association inhabituelle d’un instrument à vent à notre ensemble de cordes est un clin d’œil au duduk, l’instrument emblématique de la musique arménienne. Après la panthéonisation du résistant Missak Manouchian en février dernier et en cette année de centenaire de la naissance de Charles Aznavour, nous fêtons à notre manière l’Arménie. »
L’orgue de l’église de Jouy-le-Potier est repéré en 2001 lors d’un inventaire par le ministère de la Culture.
Ses 400 tuyaux en bois en font sa particularité.
Photos Le Bois de l’Orgue Jovicien.
90 000 € pour restaurer un rare orgue XIXe
Autre bonne raison d’assister à ce concert prometteur, participer à la restauration d’un rare orgue à tuyaux de bois de 1890. « Sur 650 tuyaux, 400 sont en bois, ce qui lui donne une sonorité particulière, très douce et chaleureuse », précise Françoise Augustin de l’association Le Bois de l’Orgue Jovicien. Installé en l’église de Jouy-le-Potier, cet orgue a régulièrement été entendu jusqu’en 1960 avant son arrêt par manque d’entretien. En 2001, l’inventaire des orgues du Loiret par le ministère de la Culture met alors en évidence l’originalité de l’instrument et de ses tuyaux en bois, typique de l’Europe du Sud.
L’idée d’une première restauration est lancée trois ans plus tard portée par la création de l’association Le Bois d’Orgue Jovicien qui se met en quête de financements qu’elle trouvera entre 2005 et 2007 grâce à différents soutiens publics et privés et au parrainage du chanteur William Sheller, installé depuis plusieurs années en Sologne. « Complètement démonté, buffet et menuiseries refaites, l’orgue est enrichi de jeux complémentaires et reconstruit, prêt pour son concert inaugural en 2008. Il jouera deux fois par an jusqu’en 2017. » Mais aujourd’hui, le mécanisme vieillissant nécessite à son tour une profonde restauration. Estimation des travaux : quelque 90 000 €. Un budget qui sera en partie alimenté par les entrées de ce concert.
Concert en l’église de Jouy-le-Potier le samedi 1er juin à 18h30. Entrée 10€.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Pithiviers : concerts de clôture du Festival d’orgue