À Vierzon, du 30 mai au 2 juin prochain, les réalisateurs, metteurs en scène, scénaristes, les têtes d’affiche féminines et masculines se compteront à la pelle pour faire passer un palier supplémentaire au festival du Film de Demain. Cette 3ᵉ édition va, par ailleurs, investir l’ensemble du cinéma Lumière et installer un village encore plus festif sur l’esplanade de La Française.
Par Fabrice Simoes
Le pitch est simple et tient, comme il se doit, en quelques lignes. Du 30 mai au 2 juin on aura : une projection en plein air gratuite, une sélection officielle de films forts, une sélection hors compétition de documentaires incroyables, une sélection de courts-métrages sur le thème du consentement, des débats sur des sujets passionnants, des masterclass de folie, un jury de dingue et une pluie de stars, des cérémonies d’ouverture et de clôture ouvertes au public, un village festif avec des horaires étendus. La preuve que si on peut réaliser un blockbuster dans l’objectif de se faire de la thune, on peut réaliser un navet pour faire plaisir à Netflix, et dans l’objectif de se faire de la thune aussi, que l’on peut également réaliser un film pour dénoncer les travers de notre société. Mieux encore, on peut sublimer ses qualités – évidemment que ça existe – sans autre objectif que de faire réagir avec du bon cinéma. Le festival du Film de Demain, depuis trois ans, va chercher parmi les œuvres cinématographiques en devenir celles qui entrent dans cette dernière catégorie. Et même si, à terme, elles peuvent faire de la thune ça ne peut pas gêner.
Cette année, Mathieu Petit-Bonnefond et Louis-Julien Petit, deux des co-fondateurs du festival, ont certes planché sur une programmation toujours très proche du public et toujours starisée, mais aussi sur un programme « fidèle à son ADN et à son positionnement humaniste ». Les organisateurs ne cessent de le répéter, le FDD « représente avant tout la conviction que la culture peut être un puissant vecteur de changement. Il ambitionne de devenir une plateforme d’expression pour des cinéastes engagés. Un lieu aux frontières du divertissement et de la réflexion pour permettre au public d’avoir de nouvelles clés de lecture sur des sujets qui façonnent la société d’aujourd’hui et celle de demain. Le FFD c’est aussi un état d’esprit pionnier, puisqu’il s’agit du seul festival qui réunit, au sein d’une même compétition officielle, des longs-métrages de fiction sans distinction du schéma de production ou de diffusion (cinéma, télévision ou plateforme) ».
Passer un nouveau cap
Pour franchir un cap, et passer la barre des 7 000 spectateurs presque atteinte l’année dernière, l’équipe s’est développée. Elle comptera, pour cette 3ᵉ édition, trente-cinq professionnels associés à l’habituelle centaine de bénévoles. Comme c’est le cas depuis sa première donne, les cérémonies d’ouverture et de clôture seront animées par Pauline Lefèvre à qui sera attribué le rôle de Madame Loyal. La capacité d’accueil du public sera augmentée elle aussi. Pour plus de fluidité, ce sera la totalité des salles du cinéma Lumière qui seront mises à disposition durant la durée de la manifestation. Quant à l’environnement, le village « FDD » devrait permettre une offre plus large que précédemment sur l’esplanade de la Française. On pourra, dès 8h30, prendre son petit-déjeuner sur place, juste avant la première séance alors que la partie restauration sera amplifiée midi et soir. La buvette comptera pour beaucoup sur des produits locaux. « Elle sera 100 % locale », affirment les organisateurs. Quant aux boissons, elles seront servies dans des écocups aux couleurs du festival. Le village sera ouvert du 29 mai au 2 juin, de 8 h 30 à 23 heures.
Par ailleurs, des séances seront réservées pour les lycéens et apprentis dans le monde du cinéma le 30 mai en présence du jeune réalisateur Nathan Ambrosioni et d’Andréa Bescond, qui viendra présenter sa série « Nudes ». Le premier avait raflé l’an dernier trois prix avec Toni en famille (son film est ensuite sorti dans 25 pays). La seconde recevra le prix spécial, pour son aide envers la société civile.
Toujours dans une volonté de donner un éclairage sur les jeunes talents, des courts-métrages, présentés par des réalisateurs de 18 à 30 ans et réalisés en deux mois, seront présentés dans le cadre du FFD challenge, sur le thème du consentement. Les courts-métrages de l’an passé avaient été réalisés en 48 h… Cette année, ils feront l’objet de plusieurs séances. Le vainqueur recevra une bourse de 3.000 euros.
Parmi les actions concrètes du FDD, il faut souligner, à l’occasion de la projection du documentaire Vivante(s) de Claire Lajeunie, la remise de don à l’Union nationale des familles de féminicides.
La programmation complète
Dissidente, de Pier-Philippe Chevigny (sortie 5 juin) ; Paradise is burning, de Mika Gustafson (date de sortie non déterminée) ; Matria, de Àlvaro Gago (sortie 3 juillet) ; La Bella estate, de Laura Luchetti (date de sortie non déterminée) ; Le Panache, de Jennifer Devoldère (première mondiale, sortie 13 novembre) ; En attendant la nuit, de Céline Rouzet (sortie 5 juin) ; Nouveau monde, de Vincent Capello (sortie 19 juin) ; Eternal, d’Ulaa Salim (sortie 17 juillet) ; Gloria ! de Margherita Vicario (sortie 12 juin).
- Films en avant-premières (2 premières mondiales)
Signalements, d’Éric Métayer avec la présence de Cécile Bois et Odile Vuillemin, 31 mai à 20h30 ; À l’Épreuve, de Akim Isker en présence de Frankie Wallach, Bernard Campan et Clémentine Célarié, 1ᵉʳ juin à 20h30.
Claude Lelouch, 31 mai à 11h00 ; Frédéric Tellier, 1ᵉʳ juin à 11h00, Clémentine Célarié, 1ᵉʳ juin à 15h00 ; Lambert Wilson, 2 juin à 14h30.
- Documentaires hors compétition
Vivante(s), de Claire Lajeunie (en présence de la réalisatrice) 1ᵉʳ juin à 17h30 ; De l’or dans les yeux, de Stéphanie Pillonca et Fabien Bouillaud (en présence de la productrice Alexia-Laroche Joubert) 31 mai à 10h00 ; Bébés placés, la vie devant eux, de Karine Dusfour (en présence de la productrice Mélissa Theuriau) 31 mai à 14h00 ; Nous les femmes, de Christian François (en présence de Corinne Masiero) 1er juin à 9h30 ; Tehachapi, de JR, 2 juin à 13h00.
Le Comte de Monte-Cristo, 30 mai à 19h00, en présence des réalisateurs Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ; La famille Hennedricks en clôture du festival, 2 juin à 19h00 ; Séance coup de cœur avec Presque légal, 1er juin à 13h30 ; Séance en famille avec Zak et Wowo : la légende de Lendarys, 2 juin à 10h.
- Projection de plein air gratuite
Lambert Wilson, président du jury, présentera Pas sur la bouche, d’Alain Resnais. La séance ouvrira le festival le 29 mai à 21h30, sur l’esplanade de la Française.
Plus d’infos autrement sur le sujet : Belle montée en puissance du Festival du Film de Demain en 2023