Pluie de millions sur le Centre-Val de Loire après le Sommet Choose France

Au sortir du 7ᵉ Sommet Choose France à Versailles, le Centre-Val de Loire émerge toujours plus comme une terre d’opportunités économiques pour les investisseurs étrangers avec plusieurs projets annoncés. Avec une identité industrielle revendiquée et une situation idéale aux portes de Paris, la région sait maximiser ses atouts pour tirer son épingle du jeu.

Le géant pharmaceutique Chiesi veut investir 10 M€ sur son site de La Chaussée-Saint-Victor. Photo Jean-Luc Vezon


Par Mael Petit


Depuis sept ans maintenant qu’Emmanuel Macron a fait de la réindustrialisation son cheval de bataille, il ne cesse de vanter sa politique pro-business. Attirer les gros investisseurs étrangers et renforcer l’attractivité du pays font partie de ses grandes priorités. C’est en ce sens qu’il avait instauré ce sommet Choose France en 2018, dès le début de sa prise de pouvoir, un rendez-vous devenu annuel dans le but de draguer les grandes entreprises d’envergure internationale et les inciter à investir sur le sol français. Lors de cette édition 2024, l’annonce record de 15 milliards d’euros – montant bien gonflé par les mastodontes Microsoft et Amazon – était l’occasion d’en remettre une couche sur le bien-fondé de ses réformes pour booster l’attractivité du pays.

L’heure est donc à la réjouissance collective. Du président de la République à ses ministres en passant par les acteurs du dynamisme économique en Centre-Val de Loire. Et pour cause, la région s’affirme de plus en plus comme une destination de choix pour les investisseurs internationaux. Les récentes annonces de nouveaux projets d’investissements de ce début de semaine viennent confirmer cette tendance et témoignent de l’attractivité croissante de la Région. 2022 avait été un millésime exceptionnel avant que 2023 ne viennent confirmer – avec 62 projets annoncés – la tendance positive pour un territoire aujourd’hui au troisième rang du classement national des régions les plus séduisantes de France. Et cette embellie pour le secteur industriel devrait se poursuivre après les annonces toutes fraîches venues des ors de Versailles.

6 projets d’investissements étrangers dans la région

Dans le sillage de la tête de gondole Novo Nordisk installée à Chartres qui avait annoncé de nouveaux investissements en décembre dernier, plusieurs groupes semblent décider à injecter des capitaux pour développer leurs sites régionaux. À commencer par le géant américain Mars qui mettra 130M€ dans tous ses sites de production en France et dont bénéficiera son usine basée à Saint-Denis-de-l’Hôtel. Dans le Loiret toujours, c’est Essity, leader dans les domaines de l’hygiène et de la santé qui compte investir 110M€ en France à partager sur ses différents sites dont Gien.

En Loir-et-Cher, Chiesi (pharmaceutique) table sur des investissements supplémentaires de 10 M€ ainsi que la création de 100 emplois sur son site industriel de La Chaussée-Saint-Victor. Roland Lescure, ministre de l’Industrie, s’est d’ailleurs rendu sur place ce mardi 14 mai pour fêter la bonne nouvelle. Non loin de là à Blois, l’usine de Procter & Gamble profitera d’une partie des 65M€ annoncés par le groupe pour augmenter la capacité de production du site et optimiser sa chaîne logistique.

Reprise du site de Recipharm et le spectre de la crise énergétique

Alors qu’en Eure-et-Loir, l’Allemand Vorwerk a accru de 72 M€ son investissement sur son site de production de robots de cuisine Thermomix à Châteaudun/Donnemain, en Indre-et-Loire, le Marocain Laprophan a indiqué la création d’Europhan dans le cadre du rachat du site stratégique de Monts détenu précédemment par Recipharm, connue pour la création de vaccins à ARN messager pendant la crise de la covid mais en difficulté suite à une baisse des commandes. Une nouvelle accueillie avec soulagement par la Région et son président François Bonneau. « C’est une bonne nouvelle puisque nous avons ici une gigafactory solide qui porte véritablement son portefeuille de médicaments avec la promesse de 2 000 emplois à la fin. C’est une très belle victoire pour la souveraineté pharmaceutique française », s’est réjoui le président du Conseil régional.

Aussi l’épisode remarqué de Recipharm ne fera certainement pas oublier à la Région et autres acteurs du dynamisme économique des territoires que si le Centre-Val de Loire séduit les investisseurs étrangers grâce à de nombreux facteurs d’attractivité, notamment sa situation géographique centrale, la qualité de ses infrastructures routières et de transport, ainsi qu’une politique propice aux entreprises mise en place depuis quelques années avec des montages de dossiers facilités, cela n’efface pas pour autant les difficultés rencontrées par d’autres acteurs régionaux de la production industrielle, notamment en raison de la crise énergétique. Duralex ou encore Impériales Wheels pour ne citer qu’eux, en savent quelque chose.


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Commentaires

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  1. Amazon n’est pas une entreprise industrielle puisqu’elle ne produit rien. Et si elle crée de l’emploi il ne faut pas oublier non plus qu’elle en détruit.
    Par ailleurs comment peut-on expliquer que malgré ces annonces faramineuse,les emplois industriels continuent à décroître régulièrement ?
    Mag centre m’avait habitué à plus de distanciation vis à vis de la propagande officielle.

  2. Ne crions pas trop vite victoire car on sait que entre les annonces et la réalisation il y a deux poids-deux mesures
    même pour les économistes pro-Macron Cercle des Économistes (créateur Jean-Hervé Lorenzi qui a été membre du directoire d’Edmond de Rothschild, c’est pour dire pas de gauche). En effet, un économiste de ce cercle invité sur France Info, lundi 13-05 le matin, disait qu’il y avait peut-être un effet d’annonce au vue des élections européennes et de la situation critique d’Emmanuel Macron.
    Emmanuel Macron est au plus bas, Attal n’émerge plus, le camp de la macronie micro-partis tous confondus ne font plus recette alors comme à l’habitude ils veulent faire rêver.
    D’autres économistes ont pointé du doigt que si certains investisseurs investissaient dans certaines de nos entreprises c’était aussi peut-être pour récupérer notre savoir-faire. N’oublions pas le rachat de 131 entreprises dites sensibles dans des secteurs stratégiques comme les composants électroniques, l’énergie, la défense, la santé publique, la sécurité alimentaire les transports, ou les technologies critiques, que se sont partagés les USA, le Canada, le royaume Unis en 2022.
    Restons méfiants car jusqu’à maintenant les « grands projets » annoncés par Macron sont pour le moins décevant et au lieu de ré-industrialiser la France la mettent plutôt au solde des USA.

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