Chaumont sur Loire : ces jardins sources de vie et … de survie

Sur le thème des « Jardins sources de vie », la 33ᵉ édition du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire s’est ouverte vendredi 3 mai. 150 créateurs issus du monde du végétal, de l’architecture, du design, de la botanique ou de l’écologie déclinent ce thème avec brio.
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Par Jean-Luc Vezon

Inauguré par François Bonneau, président de la Région, Marc Gricourt, 1er vice-président et Xavier Pelletier préfet de Loir-et-Cher et Jérôme Clément président du conseil d’administration du Domaine, ce nouvel opus est une belle promesse avec 25 jardins à découvrir (jusqu’au 3 novembre) mais aussi six cartes vertes à de grandes personnalités et institutions du paysage et trois créations dont le jardin de la déclaration d’Amour.

« Le jardin est au cœur d’une nature qui nourrit, guérit, apaise et ressource. Les insectes, notamment, sont essentiels à l’équilibre de la vie sur terre et indispensables à l’alimentation humaine, en particulier. Or l’on sait qu’en trente ans, plus de 75 % des insectes volants ont disparu en Europe. Notre devoir est donc de préserver, de toutes les manières et avec détermination, le jardin et ses alliés, lieu fragile et fondamental de vie et de survie, qui nous apporte l’ombre, la fraîcheur et la douceur » a expliqué à la presse Chantal Colleu-Dumond directrice du Domaine et du Festival International des Jardins depuis 2007.

Le jury 2024 a donc sélectionné, parmi 150 candidatures, un panel de talents venus de France et du monde entier : Canada, USA, Suède, Italie, Belgique, Corée du Sud, Suisse, Pays-Bas, Singapour. Jardin des pollinisateurs, des sols vivants, du Bois sacré avec sa souche nourricière, du permafrost, jardin pastoral recouvert de laine blanche ou encore l’étonnant jardin carcasse et le paradisiaque jardin coréen de l’Ancêtre : autant de créations poétiques réalisées « avec audace et parfois humour ».

Une créativité renouvelée

Si tous les jardins méritent attention, nous retiendrons deux coups de cœur pour le jardin du Paradoxe du paysagiste Michal Bucko et de l’artiste Raphaële de Broissia qui évoque le pergélisol, couche des sols gelés sous la forêt boréale dans les profondeurs de la toundra. Le jardin des Murmures des paysagistes David Simonson et Thibault Rouet nous projette dans la ville de demain, favorable à un écosystème riche et vivant où végétations et jardins s’épanouiront dans le béton et la verticalité.

Ode à la biodiversité, le 33ᵉ festival met aussi à l’honneur de grands paysagistes comme Arnaud Maurières, Éric Ossart, Paul Hervey-Brookes ou Bernard Lassus, Métis, le festival des jardins du Québec et un jardin de l’académie de la Pierre que porte la fondation Hermès ; il propose également trois nouveaux jardins dans les Prés du Goualoup : le jardin Bouquetier, celui des Bonnes pratiques (paillage, lombrics, agroforesterie, haies, purin de plantes…) et celui de la déclaration d’Amour où tous les Roméo et Juliette sont attendus pour immortaliser l’instant.

Témoin de l’histoire, inscrit dans le monde contemporain et portant des valeurs de notre région en matière de nature, de culture et d’art de vivre, le Domaine Régional fait cohabiter à travers son festival, voulu par Jack Lang en 1992, l’innovation, l’émotion et le savoir-faire. « Il nous invite par là même à réfléchir à une inversion des rôles. Et si les hommes n’étaient pas au-dessus du règne animal et du règne végétal ? », s’interrogea ainsi François Bonneau dans son discours d’inauguration.

Porté par cet événement exceptionnel et le soutien financier de la Région Centre-Val de Loire (2 370 000 € en 2024), le Domaine régional de Chaumont-sur-Loire a vu sa fréquentation progresser avec 537 000 visiteurs en 2023. Le passage de la flamme olympique le 8 juillet prochain devrait braquer les projecteurs de la planète sur ces Jardins sources de vie que l’on peut aussi visiter lors des Nocturnes au jardin du 1er juillet au 31 août de 22 h à minuit.

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