Une soirée musicale placée sous le signe du grand cinéma a enchanté un public nombreux venu réentendre les musiques mythiques de John Williams, Michel Legrand ou Nino Rota, ce samedi 20 avril. Une belle évocation soulignée par les affiches des films et photos des réalisateurs.
L’orchestre d’Orléans au grand complet. photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis
Pari tenu ! La musique de films a pris toute sa place dans la salle Touchard et son écoute a fait revivre le cinéma d’hier. Après l’indicatif de la Century Fox d’Alfred Newman (of course !) les années 50 et 60 ont surgi du passé avec tout d’abord la musique de « La Strada », film pour lequel Nino Rota s’est associé à Fellini pour évoquer avec mélancolie et émotion la Toscane et la jeune Gelsomina.
D’Ennio Morricone à Michel Legrand
Changement de décor ensuite avec Ennio Morricone et son célèbre « homme à l’harmonica », issu du film de Sergio Leone « Il était une fois dans l’ouest ». Pour la circonstance, Vincent Mitterrand pose sa trompette et fait vibrer l’harmonica, coiffé d’un chapeau de cow-boy (peut-être rapporté de son récent voyage à Wichita ?). Le chœur des jeunes du CRD prête son concours à cette pièce dont on a envie de fredonner l’air avec les choristes.
Avec « Vertigo » d’Alfred Hitchcock, l’orchestre évoque le mystère, le cauchemar, la tension avant de finir avec la scène d’amour. Comme si on y était.
Salut final de l’OSO lors du concert du 20 avril 2024. Photo ACC
Et un beau final de cette première partie met en valeur toutes les qualités de l’OSO version XXL dans la magnifique musique de Michel Legrand. Comme l’explique Clément Joubert dans la causerie qu’il a proposée deux heures avant le concert, « une septième bien placée et le thème devient extraordinaire ! »
Les personnages légendaires évoqués en musique
« Mission impossible » est indissociable de son thème « efficace » qui s’appuie sur les standards de jazz et a fait le succès du film. Vient ensuite James Bond avec un medley de plusieurs musiques, avant la séquence émotion de « E.T. l’extra-terrestre ». La musique de John Williams crée une ambiance magique qui vient « réconcilier ceux qui n’aiment pas la musique classique avec ceux qui ne jurent que par la musique savante » dit encore Clément Joubert.
Clément Joubert lors de la causerie du 20 avril 2024. Photo ACC
Le final de ce concert exaltant est confié à « Star Wars » où la musique de John Williams exulte dans les effets les plus spectaculaires et diversifiés. Approcher cette musique avec notre conférencier, c’est aussi débusquer les influences qui, entre Puccini et Stravinsky, lui donnent une profondeur très appropriée aux images fantastiques du sujet.
Un orchestre engagé et brillant
L’OSO fait merveille dans ce répertoire exigeant parce que connu et bourré de pièges rythmiques et harmoniques. Les instruments classiques sont renforcés par les guitares, batterie, basse et célesta, et l’ensemble, rondement mené par Marius Stieghorst, donne une prestation enthousiasmante qui reçoit une belle ovation de la part du public.
Le mot de la fin revient à Laurent Bouvier, élève du CRD qui, avec plusieurs de ses collègues, a contribué à la notice explicative du programme. « Ne soyez pas surpris si vous ressortez avec une envie irrépressible de revoir tous ces films d’anthologie et d’entendre à nouveau ces thèmes qui vous auront accompagnés le temps de ce concert ». Bien vu !
Pour en savoir plus :
Marius Stieghorst : une vaste invitation musicale à l’émotion
Un « rêve américain » qui décoiffe à Orléans
Ils dynamisent la musique à Orléans # 14 : Vincent Mitterrand