Mobilisation générale des acteurs du Loir-et-Cher autour de l’eau

Bien commun, enjeu majeur des années à venir, l’eau a fait l’objet d’Assises départementales ce mardi 9 avril à Vineuil. Sous l’égide de la préfecture et du Conseil départemental de Loir-et-Cher, acteurs publics et privés ont avancé des solutions.

Grégoire Bruzelier, directeur du CAUE 41 a insisté sur l’importance des études hydrauliques en amont des projets. Crédit photo JL Vezon.


Par Jean-Luc Vezon

Après les assises régionales à Tours en novembre dernier, au tour du Loir-et-Cher de passer à l’action. Annoncées par le préfet Xavier Pelletier, ces assises ont réuni plus de 200 personnes issues des services de l’État, des collectivités locales, du monde agricole, de l’industrie ou des associations.

Après l’ouverture par Xavier Pelletier et Philippe Gouet, président du département de Loir-et-Cher, Martin Gutton, directeur général de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (AELB), est d’abord intervenu pour souligner l’importance de la préservation des milieux en lien avec le grand cycle.

Deux tables-rondes ont ensuite permis d’approfondir le sujet. La première sur les nouvelles pratiques a éclairé l’avenir positivement. Des solutions techniques ont été mises en avant par la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt du Centre-Val de Loire (DRAAF) qui a aussi annoncé le lancement du premier appel à projet du fonds d’investissement en hydraulique agricole pour contribuer à sécuriser l’accès à l’eau des exploitations agricoles, dans des conditions durables et respectueuses de la ressource en eau.


Alors que les agriculteurs utilisent 50 millions de m3 d’eau sur les 180 consommées annuellement dans le département, l’évolution des pratiques agricoles a été évoquée au travers notamment des assolements et la mise en œuvre de cultures moins gourmandes en eau. La création de prairies et le retour des zones sont aussi des points d’appui permettant à l’eau de percoler très lentement dans les sols. Rappelons qu’à l’horizon 2050-70, les nappes phréatiques devraient baisser de 30 %.

Côté entreprises, les interventions de D’aucy Orléans et des sirops Monin à Bourges ont témoigné de la prise de conscience du monde économique. Avec sa nouvelle unité de fabrication en périphérie, l’entreprise berrichonne est ainsi en passe de réduire de 60 % sa consommation. L’Agence de l’eau Loire-Bretagne et le programme européen Life ont subventionné une partie des études et des équipements.

Sobriété et partage

Ces deux points ont été au centre de la seconde table-ronde sur une meilleure utilisation de la ressource. Les efforts de désimperméabilisation des espaces publics comme les cours d’école et la déconnexion des réseaux pour que l’eau de pluie retourne aux sols ou soit stockée ont été mis en avant par Grégoire Bruzelier, directeur du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (Ca.u.e 41).

Associer les habitants aux efforts, la responsable adjointe du pôle Transition écologique d’Agglopolys, Christelle Genre a évoqué le plan de gestion mis en place par l’agglomération blésoise à partir d’une connaissance fine des besoins. La collectivité identifie ainsi les possibilités de déconnexion, les îlots de chaleur ou les sites potentiels de Gestion des eaux pluviales (GIEP). Au cœur de sa politique : pédagogie et sensibilisation pour renforcer l’acceptabilité des populations.

La connaissance approfondie des réseaux, leur entretien (avec la détection des fuites), la télérelève pour suivre au plus près les consommations ou la réutilisation des eaux usées quand cela est possible, à l’image du projet en cours au parc floral d’Orléans-La Source sont aussi des leviers pour réduire nos consommations. L’AELB accompagne de son côté les porteurs de projets ayant la volonté d’agir, comme la mairie de Salbris (interconnexion avec la Ferté-Imbault) ou la ville de Blois (gymnase Traoré, école Parodi).

À l’issue de cette journée de travail, Patrick Séac’h, directeur départemental des territoires de Loir-et-Cher se félicitait pour la mobilisation collective : « Une nouvelle dynamique se met en place. Nous allons exploiter les pistes proposées par les 10 ateliers qui mettent en avant la sobriété des usages, l’adaptation au changement climatique et les solutions fondées sur la nature ».

Plus d’infos autrement sur Magcentre: Vernissage de l’exposition « Défendre les eaux ancestrales » de Hera Büyüktaşcıyan

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