Suite à une décision judiciaire rendue publique par France Bleu Orléans, un procès va avoir lieu dans l’affaire de détournements de fonds publics mettant en cause l’ancien directeur de l’UFR des Sciences et Techniques de l’université d’Orléans Hechmi Toumi.
Nouvel épisode dans l’affaire de détournements de fonds publics à l’université d’Orléans. Plus de trois ans après le scandale qui avait émaillé la campagne pour la présidence de l’université d’Orléans, la justice a décidé de renvoyer en correctionnelle Hechmi Toumi pour « détournements de fonds publics, abus de confiance, faux et usage de faux et blanchiment aggravé ». Eric Lespessailles, ancien président de l’Institut de prévention et de recherche sur l’ostéoporose (Ipros), devra quant à lui se défendre devant le tribunal d’abus de confiance, en tant que complice présumé des détournements.
Une histoire de dépenses personnelles
L’affaire remonte à l’automne 2020 à quelques jours de l’élection prévue le 6 octobre. Au centre de la controverse se trouvent les actions présumées d’Hechmi Toumi, notamment au sein de l’UFR Sciences, où il était directeur depuis 2013. Les accusations portent sur la signature de bons de commande justifiant une série de dépenses personnelles effectuées sur le budget de l’université, comprenant des achats alimentaires, des frais de téléphonie et d’informatique, ainsi que la réparation de son véhicule. En outre, des frais de déplacement non justifiés et des missions fictives totalisant plus de 28.000 euros sont déterrés.
Les poursuites contre Hechmi Toumi englobent également son rôle en tant que vice-président de l’Ipros, où des factures de frais de déplacement – dont des billets d’avion pour l’étranger – et un appartement propriété du Crous dans le centre-ville d’Orléans ont été identifiées, pour un montant total de 200.000 euros sur six ans. De plus, il est poursuivi pour blanchiment aggravé pour des fausses déclarations au fisc.
Ary Bruand blanchi
Alors en pleine campagne pour la présidence de l’université d’Orléans, Ary Bruand candidat à sa réélection, et Hechmi Toumi tête de liste, sont placés en garde à vue ainsi que son collègue à l’Ipros, Eric Lespessailles. Une action suivie par l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet d’Orléans, avec deux jours plus tard la mise en examen des deux hommes, tandis qu’Ary Bruand bénéficie du statut de témoin assisté.
Si Toumi et Lespessailles devront répondre prochainement des accusations qui leur sont reprochées devant le tribunal d’Orléans, l’ancien président de l’université Ary Bruand a été blanchi dans cette affaire, bénéficiant d’un non-lieu. « Fatigué » par ses déboires judiciaires, il avait choisi de se retirer de la course à sa propre succession à la présidence de l’université. Depuis le début de l’enquête, Hechmi Toumi maintient lui son innocence, qualifiant l’enquête de « scandaleuse » par le biais de son avocat. Tout comme Lespessailles, il est actuellement placé sous contrôle judiciaire en attendant l’ouverture du procès.