Jeudi 14 mars, à l’unanimité, l’Assemblée nationale a voté une loi interdisant la publicité pour les marques de vêtements « jetables ». Une mesure destinée à placardiser nombres d’habits peu fringants nuisibles à l’environnement.
Par Mag’Dom
« Toute publicité cousue de fil blanc n’est qu’un beau tissu de mensonges ». En cette mi-mars un peu printanière, la tribu taupienne ne faisait pas dans la dentelle pour valider à l’unanimité la plus récente décision de l’Assemblée nationale. Le projet de loi présenté par Anne-Cécile Violland au nom du groupe Horizon visant à limiter les importations de vêtements à bas coûts et à la mauvaise qualité certifiée était à l’honneur, bien plus que la mise au placard d’un éventuel retour au cumul des mandats. Outrées que leurs galeries soient régulièrement polluées par des fringues indécentes, les membres des Amis de la terre vantaient le combat enfin abouti du mouvement Stop-Fast-fashion pour éradiquer ce fléau. Elles appréciaient que la porte-parole de ce collectif de huit associations, dont France Nature Environnement, soit la directrice générale d’Emmaüs, 70 ans après l’appel de l’Abbé Pierre, quitte à laisser leur humour dans le bac à linge pour l’occasion.
Approuvées sans limite, ces défenseuses enthousiastes de l’éco-responsable et de la slow-fashion ne manquaient pas d’arguments, pris souvent très près de chez elles, en Centre-Val de Loire. Quand l’Indrienne mettait en avant les 58 entreprises de vêtements de son département, dont la marque Ma Province, à Châteauroux, l’Orléanaise ne pouvait que surenchérir en citant le nom de Joëlle Meurgues, créatrice de la Maison Merise, habituée de présentations à l’hôtel de l’Abeille, quitte à oublier, sans trop de mauvaise foi, le constat fait en 2023 par l’Epicentre que « sans filière textile en France, la mode Made in France ou Made in Val de Loire risque donc de rester un phénomène de niche encore quelques temps ».
Un phénomène de niche ? La remarque avait du chien, et l’impertinence latente de l’assistance reprit ses droits. D’aucunes, notant l’atmosphère empesée qui commençait à s’installer, revenues d’une escapade parisienne, affirmèrent en souriant avoir été convaincues, après une rencontre sur un stand du Mondial du tourisme, que le mieux était encore de rester à poil, leur habit de naissance. C’est un Orléanais qui leur avait dit, le vice-président de la Fédération française de naturisme. D’autres, aussi farceuses, suggérèrent d’envoyer une délégation à l’Orléans-tattoo show tenu ce week-end au CO’Met, arguant de façon XXL qu’un beau tatouage permanent peut aisément remplacer un mauvais tee-shirt jetable. Un propos propre à faire perdre le fil du débat même en parlant chiffon.