Gérald Darmanin a réussi en deux heures trente chrono à rencontrer les responsables du maintien de l’ordre, découvrir le site des JO de tir et inaugurer le nouveau local de la police municipal de Châteauroux Métropole.
Par Pierre Belsoeur
Alain Joly a une nouvelle fois fait les honneurs de son outil au ministre de l’Intérieur. Photo PB
Les malfaisants n’ont plus qu’à barrer la période entre le 14 juillet et le 5 septembre de leur agenda. Les forces de police et de gendarmerie prendront possession du territoire castelroussin et avec l’aide d’un dispositif de vidéosurveillance renforcé ne laisseront aucun loisir à ceux qui entendraient perturber l’ordre public. Qu’on se le dise !
Gérald Darmanin est venu le dire jeudi matin, sous le soleil et dans l’air frisquet du centre national de tir sportif. Alain Joly, premier vice-président de la Fédération française de tir sportif a dû synthétiser son propos à l’extrême, guidant le ministre de l’Intérieur (et des Outre-mer) dans la superbe salle des finales aménagée de façon à ce que l’on découvre d’un seul coup d’œil toutes les possibilités de tir, de 10 à 50 mètres, des différentes disciplines olympiques. Dans le stand à 10 mètres, un futur compétiteur des Jeux paralympiques a vu sa séance de tir quelque peu perturbée par l’arrivée du cortège de journalistes, élus, forces de l’ordre et du staff du ministère de l’Intérieur.
« Faites comme si on n’était pas là », l’a rassuré le ministre, qui a pu visualiser en quelques minutes la qualité des installations.
Le stand de tir à 10m où la séance de ce sportif handisport de l’équipe de France a été quelque peu perturbée. Photo PB
« Je suis venu pour valider »
La partie la plus intéressante de la visite s’est passée hors la présence des journalistes et des élus. Pendant une vingtaine de minutes Gérald Darmanin s’est enfermé avec les responsables de la gendarmerie, de la police et des pompiers, ainsi que du responsable de la sécurité des JO pour passer en revue le dispositif sous lequel vivra Châteauroux une dizaine de jours avant l’ouverture des Jeux et jusqu’à la fin des épreuves paralympiques.
La synthèse chiffrée qu’il a livrée à la presse fait état de la présence de 289 policiers et gendarmes, renforcés par deux unités de gendarmes mobiles. 400.000 € ont été investis dans le renforcement du système de vidéosurveillance.
Les deux incertitudes relevées au cours de cette réunion concernent le recrutement des 500 agents de sécurité privée censés compléter le dispositif. « Si ce chiffre n’est pas atteint, il reviendra au préfet de l’Indre de prendre les dispositions nécessaires ». La deuxième incertitude concerne les points de chute des délégations qui choisiront de ne pas résider dans les deux villages olympiques de La Martinerie et de Saint-Denis. Mais pour le patron des forces de l’ordre, « les JO constituent mon quotidien jusqu’à l’été. Notre engagement c’est d’organiser les Jeux, sans annuler aucune autre manifestation (1). Ils seront réussis à condition que nos sportifs remportent beaucoup de médailles et que notre dispositif de sécurité soit performant ».
Sobriété sécuritaire
La partie festive ne relève donc pas de sa compétence, pas plus que l’affiche officielle dans laquelle on recherche en vain un mini signe évoquant Châteauroux, un point de détail sur lequel il a été malicieusement interrogé.
La dernière phase de sa visite, dans le cœur de Châteauroux où il inaugurait les nouveaux locaux de la police municipale n’a donné lieu qu’à un dispositif de sécurité allégé, mais efficace. On était loin des blocages accompagnant les déplacements d’un de ses prédécesseurs, un certain Nicolas Sarkozy. Encourageant pour ceux qui envisagent l’été 2024 comme un rassemblement mondial d’abord joyeux.
(1) En plus des JO et du 14 juillet (qui ne se déroulera pas sur les Champs-Élysées, pas plus que l’arrivée du Tour) les cérémonies du 80e anniversaire du débarquement de Normandie et les fan-zones du championnat d’Europe des nations alourdissent l’agenda des forces de l’ordre.