A vos souris, vous pouvez voter…Ce sera bien la première fois qu’un référendum est organisé en faveur d’un (e) mort(e). Généralement, le référendum est plutôt un plébiscite en faveur d’un personnage bien vivant, voire même plutôt ambitieux. Ou d’un grand projet qui concerne l’avenir du pays, la décentralisation, l’Europe… Là rien de tel, c’est un référendum dans le rétroviseur, sur le passé. Internet a changé la donne.
D’ordinaire c’est une prérogative du seul Président de la République que d’ouvrir la grand porte du Panthéon à un personnage illustre de l’histoire. Si l’on s’en tient aux derniers, François Mitterrand a promu les Européens René Cassin et Jean Monnet, Jacques Chirac y a fait entrer André Malraux, Nicolas Sarkozy aurait voulu y voir Albert Camus. Il s’agit d’un geste symbolique mais éminemment politique. François Hollande estime lui, que “l’histoire appartient à tous”.
Parmi les favoris de 2014, Diderot, le résistant Pierre Brossolette mais aussi la féministe Olympe de Gouges et la révolutionnaire Louise Michel font partie des personnalités souvent citées pour être accueillies dans ce temple où figurent soixante et onze Grands Hommes… Mais seulement deux femmes. Il s’agit de Marie Curie et Sophie Berthelot, inhumée en tant qu’« épouse de » au côté de son mari, le scientifique et homme politique Marcellin Berthelot.
Si la situation n’était pas si tragique en Syrie, on pourrait dire que, là encore, François Hollande abandonne un peu de son pouvoir régalien de décision pour consulter, l’Assemblée pour l’intervention et le peuple pour le Panthéon.
Dans le Loiret, le lobbying bat son plein sur les réseaux sociaux pour appeler à voter Jean Zay, l’ancien ministre de l’Education nationale, oublié du Front populaire. Mais devant la pression des féministes, ce n’est pas gagné.
La consultation sur internet du 2 au 22 septembre est accessible à cette adresse :
http://pantheon-consultation.monuments-nationaux.fr