Depuis plusieurs mois, une association de riverains se mobilise contre la volonté de la mairie de céder une partie de l’ancien site IBM pour y construire 90 logements. Un projet qualifié de démesuré et qui a donné lieu à une manifestation ce vendredi 26 janvier.
Par Jean-Jacques Talpin
Paisible village de 500 habitants réputés aisés situé à l’Est d’Orléans en bord de Loire et de canal, Combleux est agité depuis plusieurs mois par un conflit symbolique des oppositions entre politiques de développement, préservation du cadre de vie et de l’environnement. Au début des années 2000, l’informaticien IBM quittait ce site privilégié de près de 26 hectares dont une partie (14,3 ha) a été cédée à la ville de Saint-Jean-de-Braye (qui y construit un écoquartier de 500 logements) et le reste à Combleux.
En 2016 Combleux rachetait – via l’EPFLI (l’Établissement public foncier) – cette friche de Sainte-Marie pour l’euro symbolique mais avec la nécessité de la dépolluer et de détruire les bâtiments pour un coût initial de 1,8 million d’euros finalement réévalué à 4 millions. Une dette lourde pour cette petite commune à rembourser avant mars 2025. Pas d’autre solution avancée par la mairie que de vendre ce terrain situé en partie en zone inondable et protégé par plusieurs labels environnementaux à un promoteur.
« Le pire projet »
En juillet dernier la mairie choisissait donc le promoteur Réalités pour aménager le site et y construire 90 logements et des bâtiments de service. Une décision restée en travers de la gorge de nombreux riverains qui ont donc crée l’association ADSC (Association de défense du site de Combleux).
« C’est une décision arbitraire explique Hervé Douceron, président de l’association, il n’y a eu aucune concertation. Personne n’a été associé. La mairie devait choisir entre quatre projets de promoteurs, elle a choisi le pire, celui qui était rejeté par une majorité de riverains ». Ce projet mené « dans une totale opacité » ferait donc l’objet d’une « opposition massive des Combleusiens ». Et alors qu’une enquête environnementale a été ouverte, l’EPFLI aurait fait abattre plusieurs dizaines d’arbres sur le site pour préparer le terrain en vue d’une urbanisation. Ce vendredi, quelques dizaines d’habitants sont venus manifester devant le siège de l’EPFLI dont les portes sont restées désespérément closes.
Pour un « projet alternatif »
Pourtant Hervé Douceron n’exclut pas un compromis : « Nous ne sommes pas contre tout projet. Nous avons conscience de l’existence de cette dette à rembourser qui pourrait se faire par l’aménagement du site avec sans doute la moitié, ou moins, des logements prévus ». Pour cela, ils en appellent à l’EPFLI et à la préfète pour être écoutés, voire entendus. Et surtout pour être associés à l’avenir de ce site, un des plus beaux de l’agglomération orléanaise. Ils demandent donc la suspension du projet de Réalités et de la promesse de vente tant qu’un « projet alternatif » n’aura pas été examiné dans les 4-5 mois à venir. Ce projet des habitants devra, explique l’ADSC, « respecter l’environnement et la biodiversité, les recommandations scientifiques et les préconisations gouvernementales relatives à la transition écologique ».
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