L’été est la pleine saison de la myrtille mais en France, pour répondre aux besoins des consommateurs, 66% sont importées d’Espagne et du Maroc. Avec 35 hectares de cultures en Sologne, David-Alexandre Bertrant et Anne Bornhauser ont fait le pari d’une production à grande échelle de la petite baie à snacker à toute heure de la journée.
Sur 35 ha d’exploitation, David-Alexandre Bertrant et Anne Bornhauser cultivent La Myrtille de Sologne à Ligny-le-Ribault dans le Loiret. Photo Estelle Boutheloup
Par Estelle Boutheloup
Jusqu’au 7 juillet, vous allez la voir partout dans les grandes surfaces de la région. Arrivée tout droit de Ligny-le-Ribault (Loiret), la myrtille de Sologne est en train de se faire une place sur les étals des marchés et de la grande distribution : « Elles sont faîches, sans résidus de pesticides, en vrac et pré-conditionnées en barquettes recyclables et biodégradables
de 125 g, 250 g et 1,5 kg », présente David-Alexandre Bertrant. Une aubaine pour
un marché français qui aujourd’hui ne peut répondre à la demande, atteignant seulement 13% des besoins, et importateur de 75% des produits depuis l’Espagne et le Maroc l’été, et en provenance du Pérou et du Chili l’hiver…
Une production à grande échelle inédite
Rentré en France il y a 3 ans, après 30 ans d’agriculture et de maraîchage notamment au Maroc, David constate cette volonté des consommateurs de (re)manger des fruits de saison. « La myrtille est un fruit connu en hiver mais elle vient du Chili ou du Pérou… Moi je souhaite en faire un fruit d’été, un produit de consommation local et accessible à 9,60 € le kg ». Pour cela, il revient sur les terres familiales de Sologne, répertorie différentes variétés de myrtilles avec le service R&D et plante 5 ha de zone « laboratoire ». Cinq variétés ont déjà été sélectionnées, deux autres sont en phase finale de test. « Au final, sept variétés qui seront produites et livrées dans les enseignes nationales : 400 tonnes en 2024 et plus de 1000 tonnes d’ici deux à trois ans. Et une telle production à grande échelle, ici en Sologne, c’est inédit ! »
Vendues en vrac en barquettes recyclables, les myrtilles sont issues d’une culture éco-responsable. 400 tonnes seront produites en 2024. Photo Estelle Boutheloup
Un produit snacking, gustatif, et éco-responsable
Il faut dire que la terre y est favorable avec un PH acide et des sols filtrants. Pour autant « pas question de faire une Alméria de la myrtille en Sologne ! Mais une agriculture plein champ et raisonnée avec une maîtrise globale de la chaîne de production, de la récolte au conditionnement. » Une récolte manuelle qui, aujourd’hui bat son plein sur 35 ha de cultures, au rythme de quelque 15 palettes par jour. Des petites baies bleu-violacé, savoureuses à souhait, qui se picorent comme des bonbons. « Le but est de faire du snacking, pour cela il nous fallait des variétés gustatives », ajoute Anne Bornhauser, épouse et associée de David.
Plus encore ! Abrités par des rideaux de forêts, les myrtilliers bénéficient ici d’une culture éco-responsable : fertilisants organiques bio, toile de paillage pour empêcher l’herbe de pousser, limiter l’évaporation de l’eau et réduire l’arrosage, installation de variateurs à toutes les pompes pour économiser l’énergie, aucun produit de synthèse, enherbement des allées pour favoriser la reproduction des insectes, une pollinisation 100% naturelle, et « une taille méticuleuse qui garantit le rendement. À grande échelle, il n’y a pas le droit à l’erreur… », ajoute Anne.
Rubrique parrainée par CODIFRANCE
