Blois : la remarquable résurrection du chef-d’œuvre de l’église Saint-Nicolas

Le monumental tableau du XVIIIe de Jean-Baptiste-Claude Robin intitulé « Le Christ répandant sur le globe la lumière de la foi sur les Apôtres » a fait son retour dans l’église Saint-Nicolas de Blois le 13 décembre dernier. Une opération réalisée par la ville avec le soutien de la DRAC et de mécènes.

La pose de la toile de 350 kg a été réalisée par Top Élévation. Photo Jean-Luc Vezon.


Par Jean-Luc Vezon


Ville d’art et d’histoire, la ville de Blois possède un patrimoine notamment religieux. Des œuvres sont ainsi régulièrement restaurées et retrouvent leur éclat originel. Ce fut ainsi le cas du tableau de Jean Mosnier « L’Adoration des Mages » ou de la statue de « La Sainte Madeleine repentante ».

En très mauvais état, le tableau de Robin, classé au titre des monuments historiques et exposé lors du salon du Louvre en 1783, a donc subi un grand lifting depuis sa dépose en septembre 2022. En parallèle du chantier de restauration de l’église Saint-Nicolas (4e tranche en cours), l’une des 4 églises appartenant à la ville de Blois, cette toile aux dimensions hors normes (4,41 m de haut sur 3,18 de large) pesant 350 kg a été prise en main par trois ateliers spécialisés.

Une restauration sous forme de pèlerinage

Celui de Maxime Seigneury (Gironville-sur-Essonne) a d’abord restauré le cadre puis Emmanuel Joyerot a réalisé support et châssis. Ce dernier a ainsi procédé au retrait des anciens mastics et repeints sur la peinture, a décrassé et éliminé au maximum les enduits trouvés au revers de la toile. La consolidation des anciennes déchirures a été reprise et des incrustations textile ont été posées pour combler les lacunes de la toile. La peinture a été imprégnée d’un consolidant puis la toile originale a été renforcée par une toile de doublage collée avec un adhésif synthétique.

Le châssis inutilisable a été remplacé par un châssis en bois dit « à tapée flottante » permettant d’ajuster la tension de la toile. Enfin, l’œuvre ainsi consolidée par son doublage a été tendue sur un nouveau châssis.

Après ces opérations, la toile a été transportée à l’atelier de restauration picturale de Sophie Deyrolle à Sceaux pour la réintégration. L’objectif de cette ultime étape étant de reconstituer les manques à l’image.

Marc Gricourt (à droite) a salué le minutieux travail de restauration d’Emmanuel Joyerot (support) et Sophie Deyrolle (couche picturale). Photo Jean-Luc Vezon.

Un mécénat salvateur

En présence notamment de Marc Gricourt, maire de Blois, Catherine Monteiro, conseillère déléguée et Sébastien Neuville, curé de la cathédrale de Blois, la repose du tableau dans le transept nord a donc eu lieu le 13 décembre dernier. Chacun a pu constater la qualité du travail réalisé avec de magnifiques couleurs.

Marc Gricourt a salué le concours de deux mécènes à hauteur de 21 K€ : Histoire et Patrimoine et la fondation Isabelle et Hubert d’Ornano (Sisley). Leur donation a permis d’abonder le budget de 58 842 € nécessaire à cette rénovation en complément des financements de la ville (15 409 €) et de la DRAC (21 K€).

On ne dira jamais assez l’importance du mécénat dans la préservation de notre patrimoine. Un partenariat public-privé gagnant.


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