Le 4 décembre 2023, la région Centre-Val de Loire, en collaboration avec les services déconcentrés de l’État, a inauguré sa COP territoriale. Une territorialisation de la planification écologique qui doit permettre d’adapter localement les objectifs définis à l’échelle nationale pour l’année 2030. Pour atteindre cet objectif, une feuille de route doit être établie d’ici l’été prochain.
Par Mael Petit
Après les Cop internationales sur le climat dont la dernière en date se déroule actuellement au Qatar, la Cop propre à la région Centre-Val de Loire lancée en 2019, voici venir la Cop territoriale pour cet automne 2023. C’est le résultat de la collaboration entre la préfecture, le conseil régional, et les services de l’État, qui doit permettre de mettre en œuvre au niveau local les objectifs émis par le gouvernement ces dernières semaines. Cette dernière-née vise elle aussi à fédérer un maximum de moyens pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences mais surtout placer les régions au cœur des solutions. Car afin d’atteindre les objectifs ambitieux que le pays s’est fixés, tous les intervenants au niveau local – qu’il s’agisse des collectivités, des filières professionnelles, des entreprises ou des ménages – seront sollicités.
Réduire de 55% les émissions d’ici 2030
Le défi qui se profile est colossal puisque la France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Pour concrétiser cet engagement, cela passe par une planification écologique couvrant des secteurs clés tels que le transport, l’agriculture, le logement, l’industrie, et la biodiversité. Cette action coordonnée à l’échelle nationale est sous la direction d’Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique. À Orléans au côté du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau le 4 décembre dernier, le capitaine choisi par Emmanuel Macron à la barre de la planification écologique a présenté les enjeux de cette COP, une initiative unissant collectivités locales, entreprises, et société civile. Le but est de trouver les solutions qui permettront de réduire l’empreinte écologique et de répondre aux urgences climatiques, énergétiques et environnementales.
La COP territoriale souhaite se distinguer par son approche concrète et vient étoffer le dispositif déjà en place sur le territoire. Depuis 2019, la région avait déjà sa propre COP, mais cette fois-ci, l’État s’engage aux côtés de la région avec une nouvelle dimension axée sur des objectifs chiffrés dans des domaines cruciaux tels que la biodiversité, l’utilisation des matières premières et la ressource en eau, le tout décliné dans chaque territoire. Jérémie Godet, vice-président de la Région délégué au climat et aux transformations écologiques, insiste notamment sur la nécessité d’un plan d’action commun pour atteindre les objectifs de décarbonation.
Des objectifs chiffrés bien précis
Les objectifs pour 2030 ne manquent pas d’ambition, incluant la multiplication par 15 des véhicules électriques dans la région Centre-Val de Loire, portant le nombre à 230 000. D’autres objectifs notables consistent à réduire de 44% les émissions de CO2 de l’industrie, planter plus de 4 000 kilomètres de haie entre les parcelles agricoles, repenser les pratiques agricoles avec de nouvelles cultures, ou réduire de 20% les déchets d’ici 2030, tout en divisant par quatre le nombre de foyers chauffés au fioul. Pour accompagner l’ensemble de ces actions, une feuille de route de la COP est attendue pour l’été prochain. Et même si l’optimisme était de rigueur quant à la faisabilité et l’atteinte des objectifs, le temps de la mise en œuvre et du déploiement concret des mesures est plus que venu, surtout quand on sait « qu’il nous reste 7 ans pour faire autant que ce que nous avons fait en 33 ans », rappelle régulièrement Antoine Pellion.
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